"Il n'y avait pas de vrai motif pour réformer l'assurance-chômage", estime Bruno Coquet, docteur en économie
Bruno Coquet est extrêmement critique concernant la réforme de l'assurance-chômage qui entre en vigueur au 1e février, avec une baisse de la durée d'indemnisation de l'ordre de 25%. "Lier les droits à la conjoncture, pour mieux protéger les personnes quand ça va mal et les inciter au retour à l'emploi quand ça va bien", la littérature économique en est pleine selon le docteur en Économie, invité éco de franceinfo mercredi 4 janvier, mais "dans la situation actuelle, les conditions n'étaient pas remplies pour faire ce type d'adaptation des droits à la conjoncture. Déjà car ce n'est pas exactement ça."
"Selon le projet de décret, la durée d'indemnisation va baisser de 25%. Mais si le chômage est au-delà de 9%, on vous donnera un complément d'indemnisation. Ce n'est pas l'allocation."
Bruno Coquet expert associé à l'OFCEfranceinfo
"L'assurance chômage c'est le contraire de l'hôpital, poursuit Bruno Coquet, auteur d'un blog en accès libre sur le site d'Alternatives Économiques intitulé Voilà le travail. "C'est-à-dire qu'on regarde combien de temps les gens restent mais on ne regarde pas s'ils ont été soignés." "Le diagnostic ne nous disait pas que la réforme de l'assurance-chômage était nécessaire pour que les emplois soient pourvus, les chômeurs soient correctement protégés et les comptes de l'Unedic soient bien équilibrés."
"Beaucoup d'idées reçues"
"Quand vous n'avez pas de diagnostic, vous appliquez des mesures dogmatiques, ce n'est pas un gros mot. Mais ce sont des mesures qui s'appliquent par rapport à beaucoup d'idées reçues. Et en terme d'assurance-chômage on a beaucoup d'idées reçues. Et notamment le lien avec les emplois vacants ne va pas de soi," conclut Bruno Coquet.
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