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L'interview éco. Frédéric Tiberghien (Finansol) : la finance solidaire est "tout le contraire de la finance spéculative"

Frédéric Tiberghien, président de l'association Finansol qui promeut la finance solidaire, est l'invité de Jean Leymarie, jeudi 3 novembre.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Frédéric Tiberghien, président de Finansol. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Jusqu'au 6 novembre, la semaine de la finance solidaire propose un modèle économique qui prend de plus en plus d'importance dans notre société. L'association Finansol est chargée de promouvoir les produits d'épargne solidaire. Son président Frédéric Tiberghien, explique que, concrètement, "l'objectif est d'avoir un impact social".

franceinfo : Qui sont les épargnants solidaires ?

Frédéric Tiberghien : Ils sont un peu plus d'un million. En général c'est quelqu'un qui a 46 ans et nous avons trois grands canaux qui caractérisent trois populations différentes. La plus importante, environ 800 000 personnes, ce sont les salariés qui participent à des plans d'épargne salariale et qui ont choisi d'investir une partie de cette épargne dans la finance solidaire. Le deuxième grand groupe, ce sont ceux qui ont souscrit à ces produits à travers le circuit bancaire. C'est-à-dire via leur agence. Et le troisième groupe, environ 100 000 personnes, ce sont ceux qui ont choisi de souscrire en direct au capital d'entreprises solidaires grâce aux incitations fiscales. Comme celles mises en place au travers de l'ISF-PME ou de la déduction Madelin, l'impôt sur le revenu. (...) En général cela se traduit par des prêts à des entreprises ou des participations au capital. L'objectif n'est pas de faire des profits mais, d'abord, d'avoir un impact social.

En quoi la finance solidaire est-elle un vecteur de cohésion sociale ?

Cette épargne solidaire est utilisée pour l'insertion par l'emploi. Nous avons beaucoup d'entreprises qui recrutent des personnes éloignées du monde du travail, par exemple dans la restauration. La deuxième utilisation de l'épargne solidaire, c'est le logement très social. Dans notre pays, on n'en construit pas assez, et la finance solidaire contribue à loger des personnes dans des conditions décentes et qui ne le seraient pas autrement. La troisième, c'est la préservation de l'environnement. Il y a beaucoup d'entreprises très actives, par exemple dans le recyclage des déchets. Enfin, on a un dernier emploi très important pour l'image internationale de la France : c'est tout ce qui concerne le financement du microcrédit dans les pays en développement, où beaucoup d'associations ont des activités à l'étranger. On dote, notamment, des fonds qui permettent le développement des petites entreprises dans ces pays.

François Hollande a exprimé le souhait de renforcer le financement de l'économie sociale et solidaire, est-il passé à l'acte ?

Oui, et c'est une demande que Finansol portait depuis très longtemps : tout produit financier devrait avoir une déclinaison solidaire. Le livret de développement durable et solidaire va permettre un pas très important dans le développement de la finance solidaire, parce qu'il y a aujourd'hui 25 millions de détenteurs de livrets, à rapprocher d'un million d'épargnants.Nous allons désormais parler à 25 millions de personnes au lieu d'un million. Pour nous, c'est un pas en avant absolument formidable pour contribuer à diffuser cet esprit solidaire chez les épargnants.

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