L'interview éco. Le président d'ArcelorMittal France annonce "des embauches" cette année
Philippe Darmayan, président d'ArcelorMittal France, était l'invité de Jean Leymarie vendredi sur franceinfo, alors que le leader mondial de l’acier est repassé dans le vert l’an dernier, avec un bénéfice net d’1,8 milliard de dollars.
Souvent associé à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange il y a quatre ans, le groupe ArcelorMittal recommence à faire des bénéfices. Il a même embauché. "La France est un pays-clé", a souligné vendredi 10 février Philippe Darmayan, président d'ArcelorMittal France, invité de Jean Leymarie sur franceinfo.
franceinfo : ArcelorMittal recommence à faire des bénéfices avec 1,8 milliard de dollars l'an dernier. L'année 2015 avait été une année assez catastrophique, puisque vous aviez perdu presque 8 milliards. Que s'est-il passé en un an ?
Philippe Darmayan : L'année dernière, nous avons décidé de mettre en œuvre un plan visant à améliorer les volumes, la qualité des produits, conjugué à une baisse des coûts. Ce plan est plutôt en avance par rapport aux prévisions. Nous avons aussi une amélioration sensible du marché par rapport à 2015. Tout cela fait que le résultat opérationnel dans le monde a augmenté de 20%.
En France, ArcelorMittal est souvent associé à Florange. Cela fait quatre ans que vous avez fermé les hauts-fourneaux. Le regrettez-vous ?
La fermeture des hauts-fourneaux de Florange est écrite depuis les années 1970. Nous avons fait des aciéries en France en bord de mer. Cela a été une bonne décision, mais c'est une décision des années 1970. Le charbon n'existe plus en France. Les phénomènes structurels sont là.
Nous avons effectivement fermé les hauts-fourneaux de Florange et nous ne le regrettons pas. Nous avons orienté ce site sur les produits de haute valeur ajoutée pour l'automobile. Ces derniers sont en très forte croissance. La France est le fleuron d'ArcelorMittal sur ces types d'acier. C'est bon pour l'emploi et pour la technicité de l'acier français.
Pour beaucoup d'ouvriers, Florange est pourtant synonyme de "défaite industrielle". Qu'en pensez-vous ?
Florange est un succès pour produire de l'acier tel que le marché le demande et en particulier l'automobile. Nous ne fonctionnons pas sur des symboles. Nous fonctionnons sur la réalité industrielle, que cela plaise ou non. La réalité industrielle est telle qu'un haut-fourneau à l'intérieur des terres est moins compétitif qu'un haut-fourneau de bord de mer. Focaliser nos vieux sites de l'intérieur sur ce qu'est la vraie dynamique des marchés est une stratégie gagnante.
Quelles sont vos prévisions pour 2017 ? Supprimer des emplois ou recruter en France ?
Nous avons décidé d'investir plus que nous ne l'avons fait l'année dernière. Cela représente une hausse de près de 20% des investissements. Elle concernera la France, car c'est un pays-clé pour le groupe. Il y aura donc des embauches cette année. Chacun des sites a son programme avec des embauches nettes. Nous produisons à plein sur la France.
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