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L'interview éco. Yves Weisselberger (Snapcar) : "Les taxis veulent éradiquer les VTC !"

Yves Weisselberger, le fondateur de Snapcar, est l'invité de l'interview éco avec Jean Leymarie. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Yves Weisselberger, fondateur de Snapcar, le 1er novembre 2016 à la Maison de la Radio. (FRANCEINFO)

Le sénat va examiner une nouvelle proposition de loi, mercredi 2 novembre. Après la loi Thévenoud, la loi Grandguillaume a pour but de régler la cohabitation difficile entre les taxis et les VTC, les véhicules avec chauffeur. Mais pour Yves Weisselberger, le fondateur de SnapCar, une plateforme de réservation de VTC, "c'est une façon de satisfaire les taxis".

franceinfo : Pourquoi refusez vous d'obéir à des règles ?

Yves Weisselberger : On ne refuse aucunement d'obéir à des règles. D'ailleurs, il y en a déjà beaucoup. Il y a une loi qui rentre tout juste en application qui s'appelle la loi Thévenoud. Le besoin d'une nouvelle loi qui change encore ces règles n'est pas très évident. Elle n'a pas tout réglée. Mais parfois, il faut revenir aux fondamentaux. Le monde avec les VTC dans les grandes villes françaises est, je crois, meilleur que lorsqu'ils n'existaient pas. On peut rentrer chez soi la nuit, c'est aussi un secteur qui a créé 15 000 emplois en très peu d'années. C'est le secteur industriel et de service le plus créateur d'emplois du quinquennat.

Qu'est ce qui vous gêne dans cette nouvelle loi ?

Cette loi est consécutive à une grève des taxis en février.

Les taxis demandaient deux choses. Premièrement : est-ce que vous pouvez éradiquer complètement les VTC ?

Yves Weisselberger, fondateur de Snapcar

Le gouvernement ne pouvait pas donner satisfaction à une requête aussi extrême. Deuxièmement : est-ce que vous pouvez faire en sorte qu'il y ait beaucoup moins de chauffeurs de VTC ? C'est l'autre façon de satisfaire les taxis. Limiter grandement le nombre de chauffeurs, c'est ce que vise à faire cette loi. D'un coté, elle vise à réduire de moitié le nombre de chauffeurs, de l'autre elle rend impossible l'accès au métier de nouveaux chauffeurs.

Qu'est ce qui vous dit qu'on va perdre la moitié des effectifs du secteur avec cette loi ?

Cela concerne les LOTIS, [une catégorie de chauffeurs qui a le droit de transporter des groupes]. Avec cette nouvelle loi, il y a des transferts possibles du statut de LOTI au statut de chauffeur VTC avec un examen. Déjà aujourd'hui, il est très compliqué, c'est tout juste si on ne demande pas aux chauffeurs de résoudre des équations différentielles. Mais, ce n'est pas encore assez compliqué, donc l'examen, avec cette nouvelle loi, sera transféré aux chambres des métiers et des artisans, c'est-à-dire aux taxis. On nous dit : ils ont promis d'être très gentils, la main sur le coeur. Ensuite, les chauffeurs devront repasser leur permis de conduire, ce sera l'épreuve pratique. (...) Toutes les études qui ont été faites ont montré que les utilisateurs sont extrêmement satisfaits des VTC, plus même que les taxis. Il n'y a pas de problème de satisfaction des utilisateurs, on ne cherche pas à résoudre un problème de cette nature, on cherche à calmer les taxis jusqu'à la fin du quinquennat, d'ailleurs je ne sais même pas si on va y parvenir."

Visionnez l'intégralité de l'interview de Michaël Sportouch au micro de Jean Leymarie


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