La voiture électrique "illustre la vraie transformation de la société", selon l’économiste Jean-Hervé Lorenzi
Le chinois Envision va investir deux milliards d'euros à Douai, dans le Nord, pour créer une grande usine de batteries. Pour le président des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, "c'est l'idée qu'on reprend un peu la main en France".
Emmanuel Macron veut en faire un symbole de l’avenir économique. Le chef de l’État a confirmé, à Douai, dans le Nord, la création d’une grande usine de batteries électriques. Le site fournira d’abord le groupe Renault. Le chinois Envision prévoit d’y investir deux milliards d’euros. Pour l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, invité éco de franceinfo lundi 28 juin, "c’est l’illustration de la vraie transformation de la société."
Jean-Hervé Lorenzi, qui préside les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (2,3 et 4 juillet) vient également de publier, avec Alain Villemeur, La grande rupture aux éditions Odile Jacob. Selon lui, l’essor de la voiture électrique s’inscrit dans l’histoire des "grandes révolutions industrielles" . "Dans dix ans, ce sera 80% des voitures."
"Une mobilité qui ne crée pas de carbone"
"C’est aussi l’idée, développe-t-il, qu’on reprend un peu la main en France", avec un principe qui lui paraît essentiel : "L’offre et la demande arrivent à se coller pour l’avenir." Mais les automobilistes vont-ils acheter massivement ces voitures électriques ? "On a beaucoup mis en accusation la voiture", répond Jean-Hervé Lorenzi, et "on lui redonne là une sorte de légitimité, car elle est porteuse d’une mobilité qui ne crée pas de carbone."
À Douai, Envision prévoit de créer un millier d’emplois, dans un premier temps. Assez pour compenser tous les postes détruits chez Bridgestone ou dans les fonderies automobiles ? "Non", concède l’économiste, "la balance est très négative." Jean-Hervé Lorenzi estime qu’il est urgent de revoir plusieurs systèmes de "répartition" dans le capitalisme. "Les revenus entre le travail et le capital", "les revenus entre les jeunes et les vieux", notamment. Sinon, selon lui, "la croissance restera très faible et ce n’est pas avec cela qu’on va résoudre le problème du chômage".
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