Les salariés du nucléaire "apprécient les annonces" mais restent "méfiants en cette période électorale", selon le secrétaire général de la CGT Mines-Energie
À Belfort, le président de la République Emmanuel Macron a détaillé son programme énergétique et notamment nucléaire. De quoi, s'il est réélu, relancer la filière. Des annonces accueillies favorablement par Sébastien Menesplier. Le premier représentant syndical de cette filière reste néanmoins mesuré.
"Les 220 000 salariés de la filière apprécient les annonces qui sont faites. Maintenant il y a beaucoup de réactions qui restent en suspens", déclare Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines-Energie, invité éco de franceinfo jeudi 10 février."Dans ce moment où il y a une élection présidentielle très proche, on est très méfiants. Et on se pose beaucoup de questions, pour les salariés, les usagers, et l'entreprise EDF."
Le président de la République annonce la construction de six nouveaux réacteurs EPR de nouvelle génération et préconise également le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires, au-delà de 50 ans alors que la loi prévoit aujourd'hui l'arrêt de 12 nouveaux réacteurs au-delà de 2028. Est-ce un renoncement ? En tout cas selon le secrétaire général de la CGT Mines-Energie "prolonger la durée de vie des centrales serait une bonne chose si l'autorité de sûreté nucléaire et EDF considèrent que c'est techniquement possible et qu'il n'y a pas de problème de sûreté des installations et de sécurité de l'environnement."
Le représentant du premier syndicat de la troisième filière industrielle en France insiste : une relance efficace de la filière nucléaire passe également par un plan de formation conséquent pour relancer une filière et assurer la sûreté des installations."Le contrôle, c'est aussi la compétence des agents qu'il faut en permanence assurer, notamment vis-à-vis des sous-traitants", souligne Sébastien Menesplier.
"Il faut que toutes les conditions de sûreté soient réunies. Sinon cela donnera du pain à manger aux antinucléaires."
Sébastien Menesplierfranceinfo
Qui financera la construction de ces nouveaux EPR s'ils voient le jour ? Le secrétaire général de la CGT Mines-Energie veut s'assurer des financements publiques. "Il faut que l'Etat donne les garanties de pouvoir construire puis exploiter ces nouveaux réacteurs. Il faut assurer ces financements", demande Sébastien Menesplier après l'argent englouti dans la construction de l'EPR de Flamanville, dont la mise en service est désormais prévue en 2023 et qui a coûté 19 milliards d'euros à EDF selon les dernières estimations de la Cour des comptes.
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