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"On a peu de personnes qui aujourd’hui dans les banques connaissent l’inflation", estime Olivier Klein, directeur général de BRED Banque Populaire

À l'heure des lourdes questions sur le pouvoir d'achat des ménages, de l'inflation galopante et de la hausse des taux d'intérêt, comment le secteur bancaire répond aux attentes des plus modestes, notamment face à des crédits qui vont être de plus en chers à rembourser ?

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Olivier Klein, directeur général de BRED Banque Populaire, le 22 juin 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le taux du Livret A va être relevé en août. Sa rémunération était déjà passée de 0,5% à 1% en février 2022. Comment les banques se mettent au diapason de la crise ? Invité éco de franceinfo, mercredi 22 juin, Olivier Klein, directeur général de BRED Banque Populaire, estime qu'il faut "réapprendre aux gens qui sont dans les banques comment on va gérer cette inflation pour bien conseiller les clients dans leur épargne, leurs placements et leurs crédits."

franceinfo : L'inflation s'installe-t-elle pour longtemps ?

Olivier Klein : À mon avis oui. Les entreprises ont des augmentations de coûts telles qu'elles sont obligées de répercuter les hausses sur les prix, sinon ce sont leurs marges qui disparaissent complètement. Deuxièmement, les salariés voient depuis plusieurs mois leur pouvoir d'achat baisser, ce qui n'était pas vrai sur les cinq années précédentes.

La France dispose d'une épargne abondante. La crise va-t-elle pousser les Français à y puiser pour consommer ?

C'est probable. Ce n'est pas encore tout à fait le cas. Aujourd'hui, on a toujours une épargne accumulée dans les dépôts bancaires, dans les Livrets, etc. qui est très supérieure à celle que l'on avait avant la pandémie. Cela n'a pas encore baissé. Mais avec la période de baisse de pouvoir d'achat progressive qui a déjà commencé, les uns et les autres vont puiser dans leur épargne, cela ne fait pas de doute. Cela a déjà commencé aux Etats-Unis.

La crise va-t-elle pousser le secteur bancaire au changement ?

Il y a deux choses. On a peu de personnes dans les banques qui aujourd'hui connaissent l'inflation. Cela fait vingt ou trente ans que l'on ne connaît plus d'inflation. Et donc aujourd'hui il faut réapprendre aux gens qui sont dans les banques comment on va gérer cette inflation (…) pour bien conseiller les clients dans leur épargne, leurs placements et leurs crédits. La deuxième réponse c'est que la mutation que l'on est en train de vivre et la crise a remis l'humain au goût du jour. Et que, beaucoup plus qu'avant, l'humain est important. On a compris que le digital était fondamental mais le digital ne remplace pas l'humain. Il y a un retour de cela, y compris dans les banques.

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