Paradis fiscaux : Maxime Renahy raconte sa vie d’espion, au service de la DGSE
Officiellement, il était administrateur de fonds sur l'île de Jersey. Mais en secret, il renseignait les services secrets français. Invité de L'interview éco vendredi, Maxime Renahy, auteur d'un livre, dévoile les coulisses des paradis fiscaux.
Jusqu’en 2012, Maxime Renahy a mené une double vie. Administrateur de fonds à Jersey, puis au Luxembourg, au cœur des paradis fiscaux, il travaillait en même temps pour les services secrets français. Aujourd'hui, il raconte son expérience dans un livre, Là où est l’argent (Les Arènes).
Choqué par les transactions illégales
En 2007, "dès les premières semaines de mon travail pour la fiduciaire Mourant, un cabinet d’avocats", explique-t-il sur franceinfo, "j’ai vu passer énormément d’informations extrêmement importantes concernant les intérêts français. J’ai voulu faire remonter ces informations".
Choqué par les transactions illégales auxquelles il assiste, Maxime Renahy contacte les services secrets et leur propose ses services, de manière bénévole, précise-t-il : "Je voulais aussi aider les salariés en France. Quand on est à Jersey, de l’autre côté du décor, on voit comment les gros industriels, les milliardaires, trichent pour faire par exemple, des liquidations frauduleuses. C’est le cas par exemple de l’usine Samsonite à Henin-Beaumont".
Espion pour la DGSE
Pendant cinq ans, le jeune homme va alors fournir régulièrement des informations à la DGSE. En volant des documents, et en faisant parler ses nombreux contacts à Jersey, de rendez-vous sportifs en soirées mondaines. Les services français lui adressent des "listes de courses", des informations particulièrement recherchées, et Maxime Renahy les leur fournit, autant qu’il le peut. Sa vie dans la finance est ponctuée de rendez-vous secrets avec ses officiers traitants.
Ce que je connais de la finance me permet maintenant d’aider les autres
Maxime Renahy, ancien espion français à Jerseysur franceinfo
En 2012, Maxime Renahy sort de l’ombre et décide de poursuivre son action au grand jour, en aidant "les syndicats, les ONG, les groupes de salariés" à comprendre les mécanismes financiers des places offshores. Le but ? Leur permettre, quand une fraude est soupçonnée, d’attaquer "les banques, les fonds d’investissement et les financiers".
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