Paris 2024 : "Tout le monde est prêt", assure le président du Groupement des Hôtelleries & Restaurations, pour Paris et l'Ile-de-France

Les Jeux olympiques approchent à grands pas. À presque J-100, comment l'hôtellerie-restauration se prépare-t-elle pour l'événement ? Pascal Mousset président du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR) pour Paris et l'Ile-de-France, est l'invité éco de franceinfo.
Article rédigé par Camille Revel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7min
Pascal Mousset, président du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR) pour Paris et l'Ile-de-France, invité éco de franceinfo. (RADIOFRANCE)

Pascal Mousset est le président du Groupement des Hôtellerie-Restauration (GHR) pour Paris et l'Ile-de-France spécifiquement. L'échéance des Jeux olympiques se rapproche et les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration se préparent à accueillir un public venu du monde entier. Le gouvernement augmente les contrôles sanitaires, de restaurants, de snacks, notamment autour des futurs sites olympiques. 100 000 contrôles au total sont prévus en 2024.

franceinfo : Ces contrôles, les comprenez-vous ? Cette augmentation est-elle nécessaire ?

Pascal Mousset : Je le comprends parfaitement. Il faut rassurer à la veille d'un événement majeur, c'est un événement mondial. Que les contrôles soient diligentés, soient intensifiés, ça fait partie des bonnes pratiques des pouvoirs publics. Cependant, nos professionnels, qu'ils soient traiteurs, restaurateurs ou cafetiers, n'attendent pas les contrôles pour satisfaire toutes les exigences qui sont d'ordre sanitaire. Notre première responsabilité quand on est restaurateur, hôtelier ou traiteur, c'est d'assurer une qualité sanitaire exemplaire et tout le monde est prêt pour cet été.

Allez-vous mettre en place des dispositifs renforcés, spécifiques pour cet été ? Vous parliez des traiteurs par exemple.

Les traiteurs ont déjà un cahier des charges bien rempli. Ils ont déjà des commandes actées, donc ils ont déjà anticipé les besoins en ressources humaines. Et rappelons que nos traiteurs, notamment les traiteurs d'Ile-de-France, sont parmi les traiteurs les plus demandés dans le monde, ils vont réaliser l'exercice de leur métier aux quatre coins de la planète. Aujourd'hui, cet événement ne leur fait pas peur. C'est simplement décalé dans le temps par rapport à leur pic d'activité habituelle qui est juin. Là, ils vont se trouver avec une activité en août, qui est une période habituelle où ils sont au ralenti.

Vous parliez d'anticiper. Aujourd'hui, au mois d'avril, avez-vous encore des interrogations, des questions auxquelles vous n'avez pas encore de réponse, notamment sur la logistique ?

Aujourd'hui, et notamment au mois de mars, beaucoup d'informations sont arrivées, notamment le site "Anticiper les Jeux", qui propose une cartographie évolutive très pointue. Il a rassuré tous nos professionnels parce qu'aujourd'hui, ils peuvent tous positionner leur commerce sur cette cartographie et savoir s'ils seront en zone bleue, rouge ou une zone sans contraintes. On attend maintenant l'ouverture d'une plateforme début mai qui va permettre de récupérer ces fameux QR codes qui permettront notamment sur l'aspect logistique, de fluidifier l'arrivée des marchandises et le déplacement de nos collaborateurs.

Ça se présente bien ?

Oui, on est totalement rassurés, on est totalement en ordre de marche pour préparer l'événement. Je rappelle que ça dure quinze jours, que c'est la période de l'année la plus creuse pour notre secteur d'activité, habituellement, sauf l'hôtellerie, et que Paris est une ville qui est habituée à recevoir des événements.

Où en êtes-vous du taux de remplissage des hôtels ?

Aujourd'hui, il y a encore plein de chambres disponibles sur la quinzaine des JO. C’est-à-dire qu'on a à peine 25% de taux d'occupation sur la période, acté et signé. Alors évidemment, il y a quelques hôteliers qui ont eu la chance d'avoir leur hôtel réquisitionné par telle délégation ou telle entreprise partenaire. Mais j'ai beaucoup d'hôteliers, y compris dans le centre de Paris, qui ont encore des chambres disponibles. Pour les Jeux paralympiques, toutes les remontées des adhérents hôteliers disent que pour l'instant, il ne se passe pas grand chose sur la fin août, début septembre.

Comment expliquez-vous que ce taux de remplissage est à ce niveau ? Les prix des nuitées sont-ils trop élevés ?

Je ne pense pas, aujourd'hui, les études qu'on a faites font apparaître une tarification, sur la quinzaine des Jeux olympiques, qui est à peine au double du tarif habituel.

C'est quand même le double.

Oui, c'est le double, mais rappelez-vous les communications qu'on a eues cet hiver dénonçant des tarifs abusifs parlant de prix cinq à six plus chers. Regardez ce que pratiquent certaines plateformes de meublés touristiques qui, elles, sont dans ces facteurs multiplicatifs, que je considère comme abusif. Aujourd'hui. L'hôtellerie parisienne est une hôtellerie familiale qui sait prendre ses responsabilités, qui sait recevoir, qui a fait beaucoup d'investissements à la sortie du Covid pour accueillir cet événement. Il y a une montée en qualité, une montée en prix, mais qui n'est pas excessive quand on la compare à d'autres destinations comparables comme New York et Londres.

Vous aviez écrit une lettre ouverte au mois de janvier au gouvernement, à la mairie, à la région, à la préfecture pour demander une "communication moins anxiogène".

Oui, cette communication, qui est arrivée entre les mois de novembre et décembre, qui émanait du ministère des Transports et de la présidence de la région Île-de-France, qui nous annonçait la pagaille dans les transports, en nous intimant de rester en télétravail pendant la quinzaine des J.O., c’est-à-dire au mois d'août, quand il fait 35 degrés à Paris, alors que c'était un événement qu'on imaginait populaire, inclusif, ouvert à tous. Je confirme qu'on a eu peur que cette communication dissuade non seulement les spectateurs et les acteurs qui pourraient soutenir les sportifs qui participent à ces jeux, le monde entier qui regarde Paris et en même temps les professionnels que je représente. Quand vous mettez beaucoup d'obstacles sur leur chemin, n'auront-ils pas l'intention de dire, on va plutôt rester fermés si les contraintes sont trop fortes pour exercer notre métier ? Aujourd'hui, les incidences du télétravail, on les mesure complètement. Depuis la sortie du Covid, tous les restaurateurs, les cafetiers vous diront que le lundi et le vendredi midi, on a une baisse d'activité de 30 à 50%.

C'était en janvier, nous sommes en avril. Trouvez-vous que la communication a changé ?

Oui, elle va vers du mieux, elle est plus positive. On a diligenté une enquête avec l'IFOP sur le sujet des terrasses parce qu'on ouvre les terrasses estivales depuis quelques jours et on voulait savoir comment les Parisiens appréhendaient et on s'est rendu compte que 96% d'entre eux avaient besoin de ces terrasses. Et à la faveur de cette enquête, on a aussi vu que 60% des Parisiens avaient l'intention de rester à Paris pour les Jeux olympiques. Après tout ce qu'on nous a dit, que les Parisiens allaient fuir à cause des contraintes, je trouve que c'est positif de savoir que six Parisiens sur dix seront là pour participer à cette belle fête.

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