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Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau : "La loi est adoptée, la grève doit s’arrêter"

Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau était l'invité, mercredi 13 juin, de "L'interview éco" sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau sur franceinfo, le 13 juin 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La "loi est adoptée par le parlement, donc oui, cette grève doit s'arrêter", a déclaré mercredi 13 juin sur franceinfo Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau, alors que l'intersyndicale appelle les cheminots à poursuivre le mouvement contre la réforme ferroviaire et à se mobiliser "massivement" jeudi 28 juin, dernier jour du calendrier de la grève alternée.

franceinfo : Les députés ont massivement adopté la réforme ferroviaire. Certains cheminots veulent continuer le mouvement. Que peuvent-ils obtenir ?

Patrick Jeantet : Cette loi est adoptée par une très large majorité à l'Assemblée nationale, et sera soumise au vote du Sénat demain. La grève n'a plus de raison d'être. Cette loi est adoptée par le parlement, donc oui, cette grève doit s'arrêter. Et d'ailleurs je note que certains syndicats avaient fait des propositions de modifications qui ont été adoptées notamment au Sénat par des amendements, et qui ont, de leur point de vue, amélioré cette loi. Ce sont des avancées significatives, l'incessibilité des titres par exemple. Des avancées ont été faites, la loi est votée, appliquons la loi. Et par contre nous sommes prêts à négocier au niveau de l'entreprise bien sûr.

Est-ce que vous craignez une radicalisation du mouvement en fin de grève ?

Ce qu'on a constaté sur les grèves passées, c'est que quand les grèves se sont terminées, en général il y a toujours des éléments très largement minoritaires qui commettaient ces exactions. Ce que je veux dire, c'est : reconstruisons un collectif. La majorité des cheminots est là pour reconstruire un collectif, de manière à parler de l'après-réforme, à construire la SNCF de demain, et on a beaucoup à faire.

Une panne importante a eu lieu ce mercredi à la gare Saint-Lazare. Encore une panne, comment est-ce possible ?

On a des systèmes qui sont parfois vétustes. La cause de cette panne c'est un problème électrique, un problème dit d'isolement, d'un commutateur électrique, qui datait de 1966. En quelques heures, la panne a été réparée. Malheureusement c'était vers 9h du matin, donc en effet, il y a eu une gare qui était fermée. Pour réparer ce genre de panne, pour des raisons de sécurité on a besoin d'arrêter les circulations. Lors des incidents en juillet dernier à Montparnasse, on n'avait pas de plan de continuité, ou plus exactement, le plan de continuité, on l'avait imaginé à ce moment-là, notamment à Austerlitz. Suite à cet incident, j'avais demandé à ce que toutes les grandes gares aient un plan de continuité d'exploitation. Concrètement, pour la gare Saint-Lazare, cela veut dire qu'on avait prévu qu'en cas d'incident de cette nature là on avait cinq gares en banlieue parisienne qui devenaient des gares terminales, sur lesquelles les circulations partaient ou les trains arrivaient. Ce matin cela a parfaitement marché.

Craignez-vous d'autres pannes ?

Bien évidemment, on travaille à ce qu'il n'y ait pas de panne. Néanmoins il faut investir sur toutes ces gares de manière importante pour diminuer ce nombre d'incidents. Sur la gare Saint-Lazare on a d'ailleurs un programme de 80 millions d'euros qui se terminera à la fin de l'année, et qui vise notamment à changer beaucoup de composants. Le risque zéro de la panne n'existe pas. On a des pannes de temps en temps. Ce que l'on essaye de faire, c'est d'en limiter les conséquences. Ce que je constate, c'est que ce matin en quelques heures on a remis en service la gare Saint-Lazare. A Montparnasse, au mois de juillet dernier, c'était en quelques jours.

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