Réforme des retraites : "On est à des niveaux de mobilisation inégalés depuis 40 ou 50 ans", se félicite le secrétaire général de l'UNSA
"On est à des niveaux de mobilisation inégalés depuis 40 ou 50 ans", se félicite jeudi 9 mars Laurent Escure, le secrétaire général de l'UNSA, invité éco de franceinfo. Ce syndicat est le deuxième plus important de la SNCF, où le mouvement contre la réforme des retraites ne s'essouffle pas pour la journée du vendredi 10 mars. "On sent que cette mobilisation est très installée et très profonde, en effet, dans ce moment clé sur le débat de la réforme des retraites."
Le leader syndical voit un mouvement qui se développe de jour en jour, avec "des formes différentes, des grèves reconductibles dans le secteur des transports ou de l'énergie". Laurent Escure observe aussi une "ébullition du mouvement social avec une mobilisation aussi de ceux qui ne peuvent pas être en grève, mais qui vont manifester le soir et participer à des actions locales."
Emmanuel Macron "coupé de la réalité"
L'intersyndicale a écrit jeudi 9 mars une lettre au président de la République, pour être reçue de toute urgence. Emmanuel Macron n'y a pas répondu, et le gouvernement renvoie aujourd'hui les leaders syndicaux vers le cabinet d'Olivier Dussopt, le ministre du Travail. Laurent Escure rappelle pourtant que c'est le chef de l'État en personne qui avait donné les grandes lignes de cette réforme. "Je pense que le président, qui a voulu cette réforme, jette un mauvais sort à son gouvernement et à sa majorité, avec une réforme aussi contestable, injuste et difficilement justifiable."
"Les Français ont bien compris qu'il y avait d'autres solutions pour assurer l'équilibre financier des retraites."
Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSAsur franceinfo
Le secrétaire général de l'UNSA décrit aujourd'hui un président "coupé de la réalité" et dont "l'attitude peut s'apparenter à du mépris". Le leader syndical ne comprend pas cette non-réponse face à un mouvement "pacifique et respectueux des biens et des personnes". "J'espère qu'il va nous répondre", déclare le syndicaliste. "Sinon, le mot mépris va peu à peu se transformer en colère froide et explosive."
Risque de "colère froide et explosive"
Laurent Escure espère encore repartir "d'une feuille blanche" sur cette réforme. Cela serait l'occasion pour le président de laisser une trace différente abonde Laurent Escure. "Le mouvement des Gilets jaunes a rassemblé 15 à 20 fois moins de personnes. Ce mouvement a été parfois violent et le président a cédé 15 à 17 milliards d'euros. Il veut laisser une trace de celui qui cède face à des violences et pas face à un mouvement populaire massif soutenu par trois-quarts des Français et neuf actifs sur dix ?", s'interroge-t-il. Pour le leader syndical, les conséquences de ce refus du dialogue avec l'intersyndicale seraient graves. "Ce serait un signe démocratique terrible. Cela mine la cohésion sociale et la cohésion démocratique."
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