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Déchéance de nationalité : "Une fracture très grave" pour Aurélie Filippetti

La députée PS de Moselle et ex-ministre de la Culture a voté mardi "non" à la déchéance de nationalité lors du vote à l'Assemblée nationale. La mesure est passée avec une faible majorité au PS, ce qui est pour Aurélie Filippetti, le signe d'"une fracture très grave au sein du vote socialiste".
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La député socialiste de Moselle Aurélie Filippetti, qui a voté mardi soir contre l'inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution, a constaté, mercredi sur France Info, "une fracture très grave, au sein même du groupe socialiste ". "Cette très courte majorité [162 voix pour 148 contre-NDLR] est le fait des frondeurs, mais aussi, bien au-delà, de députés qui s'interrogent. Ça veut dire que ce projet d'inscrire la déchéance de nationalité dans la constitution ne sera pas voté en Congrès à Versailles, parce que, pour obtenir la majorité des 3/5ème à Versailles, ça relève quasiment de la mission  impossible pour le président de la République, c'est beaucoup d'énergie gaspillée à un moment où le pays était dans l'unité nationale face aux attentats ", a estimé l'ancienne ministre de la Culture. 

Réviser la Constitution "n'était pas une priorité" 

Aurélie Filippetti a jugé que la révision de la Constitution n'"était pas une priorité ". "A chaque fois qu'il y a eu des changements dans la Constitution, plus d'une vingtaine pendant la Vème République, ça a toujours été pour élargir les droits et les libertés. Là, c'est la première fois qu'on restreignait quelque chose. On a l'impression d'être dans une crispation et un repli. On attendait un certain nombre d'engagements pour réaffirmer ce qu'étaient les valeurs de la République ." 

L'ancienne ministre de la Culture cite en exemple l'amendement qu'elle a déposé avec Benoît Hamon sur le droit de vote des résidents étrangers non communautaires aux élections municipales : "Pour moi, c'était une façon de rappeler ce qu'est la France ."

La primaire à gauche : "un moyen de reconstruire un élan et un espoir "

Aurélie Filippetti a aussi défendu l'idée d'une primaire à gauche pour désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2017 : "Pour moi c'est un moyen de reconstruire un élan et un espoir. C'est une démarche très pragmatique. Comment fait-on pour que, l'année prochaine, la gauche ait une chance de franchir le premier tour ? Je crois que la primaire est le moyen d'assurer à la gauche cette possibilité de franchir le premier tour, en ayant un débat avec toutes les sensibilités de la gauche, de toutes les gauches ".

 L'ancienne ministre de la Culture a rappelé que le Parti socialiste a déjà organisé des primaires en vue de l'élection de 2012, "un très beau moment démocratique", qui aurait, selon elle, inspiré l'opposition : "Je rappelle que la droite va organiser des primaires parce qu'ils ont vu l'élan que ça donnait lors de la dernière présidentielle. Si la gauche se contente de dire 'On va reconduire le président sortant parce qu'il est sortant, ça ne marchera pas '".

 

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