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Dominique de Villepin : "Le rôle militariste, moraliste, ce n’est pas la tradition française"

L’ancien Premier ministre était l’invité de France Info ce mardi. Dominique de Villepin a mis en garde contre "toute réponse globale" à apporter au terrorisme pour éviter de "nouveaux terrains aux djihadistes".
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Quelle réponse donner à la lutte contre le terrorisme ? Une coalition internationale est-elle nécessaire pour intervenir contre Daech à cheval sur la Syrie et Irak. Dominique de Villepin a appelé à la plus grande prudence sur le risque que constituerait "une réponse globale ".

"Est-ce qu’il faut créer un front commun, unique, entre ce qui se passe chez nous et ce qui se passe dans le monde arabe ou en Afrique ? Je crois qu’il faut être prudent et privilégier la réponse policière, judiciaire (…) mais il faut le faire avec la nuance nécessaire pour ne pas donner le sentiment de céder à la peur, au rejet et à une guerre globale contre l’islam qui serait pire que tout."

"Soutien et coopération"

Selon l’ancien Premier ministre, "l’outil militaire peut être utilisé, ponctuellement et dans le cadre d’une stratégie politique"

"Ce sont aux pays de la région à être en première ligne."

Et l’ancien ministre des Affaires étrangères de mettre en garde contre l’absence "d’habilité et de stratégie politique ".

"Ne pensons pas qu’il y a une guerre globale à mener contre le terrorisme. C’est la grande faute qu'a commise Georges Bush, c’est la vision néoconservatrice du monde et cette vision alimente une confrontation globale entre les uns et les autres."

"C'est un langage " a regretté Dominique de Villepin, "employé par un certain nombre de responsables du gouvernement et je  pense que ce langage ne correspond pas à la vérité ."

Défendant la liberté d'expression et celle "des Français à manifester leur émotion " après les attentats à Paris, Dominique de Villepin a insité sur le message que la France doit à ses yeux véhiculer : "un message de paix, de respect et de tolérance ".

"Le rôle militariste, moraliste et occidentaliste, ce n’est pas ça la tradition française"

Egalement interrogé sur la politique nationale, l'ancien Premier ministre a justifié son rapprochement avec Nicolas Sarkozy en évoquant une initiative qui lui appartient : 

"J'ai fait un choix personnel, celui de me réconcilier."

Pense-t-il à la présidentielle de 20017 ? "Non " dit-il," rassurez vous, je vous éviterai ce scénario. et puis, il y a tellement de candidats... "

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