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Le gouvernement va-t-il changer de politique ?

Aller vers moins d'austérité, moins de rigueur budgétaire. C'est en tout cas ce que réclament certains ministres.
Article rédigé par franceinfo
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La première charge est venue d'Arnaud Montebourg. Dans une interview
au Monde , le ministre du Redressement productif réclame un changement de
cap : "Le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus
sérieux
". Voilà ce que déclame Arnaud Montebourg.

Autrement dit, il faut desserrer l'étau de la rigueur. C'est
aussi ce que réclame un autre ministre dans une interview au Parisien , Benoit
Hamon emboite le pas à Arnaud Montebourg et comme par hasard, ils se situent
tous les deux à la gauche du PS. Le ministre délégué à l'Economie sociale
estime que la politique d'austérité mène dans une "impasse".

En service commandé pour l'Elysée ?

Alors, ça commence à faire beaucoup et on se demande si les
deux ministres sont des électrons libres ou s'ils sont en service commandé pour
l'Elysée. Car cela est passé totalement inaperçu à cause de l'affaire
Cahuzac, mais dans son intervention à la télé, jeudi dernier, François Hollande
a laissé entendre qu'il n'aimait pas beaucoup l'austérité lui non plus : "Je suis pour le redressement, pas pour la maison de redressement ".
Cette inflexion n'a pas échappé à Thierry Mandon, il est porte parole des
députés PS.

"L'interview d'Arnaud Montebourg est inscrite dans le
sillon qu'a ouvert lui-même le gouvernement en expliquant il y a quelques jours
qu'il fallait réfléchir aux formes d'une tension amicale avec l'Allemagne. Il
faut réorienter la construction européenne pour qu'il y ait plus de croissance
et d'une certaine manière, Montebourg, avec sa personnalité, son vocabulaire,
nourrit ce sillon-là.
"

Cécile Duflot, réclame elle aussi une
inflexion de la politique du gouvernement. Dans une interview à Mediapart, la
ministre du Logement juge que des mesures "uniquement éthiques " ou
"techniques " contre la fraude fiscale ne suffiront pas à répondre à
la crise politique.

Un vrai débat au sein de la majorité

Des députés et des sénateurs veulent aux aussi un changement
de politique économique pour répondre à la crise provoquée par l'affaire
Cahuzac. Oui la pression vient aussi de l'Assemblée et du Sénat, où l'aile
gauche se sent pousser des ailes, et où les partenaires de la majorité présidentielle
donnent de la voix.

Le député socialiste Jérôme Guedj prône depuis longtemps une
relance de la consommation : "Il faut que l'on desserre l'étau au
niveau européen pour qu'il puisse se desserrer au niveau français et que l'on
puisse avoir une politique qui répond à l'urgence sociale. Cela passe par un
soutien en terme de salaire, de pouvoir d'achat, d'allocation, de prestation
sociale et d'investissement public.
"

Desserrer l'étau cela veut dire obtenir de la marge sur les
déficits. Il faut donc convaincre les partenaires européens.

Le carcan de l'Europe

Le sénateur vert Jean Vincent Placé dénonce par les alliés
du PS : "C'est vrai que je conteste la ligne économique et sociale depuis
le traité européen et cela fait un certain temps que je dis qu'il y a une absence
de politique écologiste. Par rapport aux échecs économiques et sociaux il
faudra aussi changer de politique. Le président a dit : "Je vais inverser
la courbe de chômage avant la fin de l'année." Donnons-nous cet horizon-là.
"

A droite, le langage est à l'opposé, ce n'est pas parce
qu'on est en pleine crise morale, qu'il faut stopper les efforts pour enrayer
les déficits, dit l'ancien ministre du Budget, Eric Woerth : "Tous
les chantres du laxisme sont maintenant en route. Si on lâche la bride on va s'enfoncer
dans la crise. C'est trop facile de dire aujourd'hui qu'il ne faut pas faire d'effort.
Tout faux.
"

Tout faux, encore faut-il que François Hollande et Jean-Marc
Ayrault change réellement de cap, ce qui n'est apparemment pas à l'ordre du
jour. "Il n'y a pas de changement de ligne ", assure un proche du
chef de l'Etat.

Le communiste André Chassaigne ne se faisait de toute façon
pas beaucoup d'illusion : "Pendant les campagnes électorales c'est à
gauche toute, et une fois que l'on est élu c'est circulez il n'y a rien à voir.
Je ne voudrais qu'en période de crise grave, il y ait une crise de la vie
politique dans notre pays.
"

"On est sur un cap qui est difficile mais c'est le
chemin par lequel il faut passer pour s'en sortir
", voilà ce que dit
l'entourage de François Hollande. Bref on n'en a pas fini avec les économies et
la rigueur.

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