Les Verts dans le doute
Noël Mamère qui avait pourtant poussé Eva Joly à se présenter et qui est même co-président de son comité stratégique. Mais hier sur la radio Vivre FM, le député s'interroge à voix haute : "Quel est vraiment l’intérêt de nous avons d’être présents à l’élection présidentielle si d’une part nous restons encalminés dans ces sondages qui ne sont pas bons et si d'autre part en restant dans la compétition nous contribuerions à affaiblir le candidat du PS dont on veut qu’il soit demain le candidat de la gauche et des écologiques".
Une candidature qui plafonne à 3% d'intentions de vote
Cette déclaration fait suite à de nombreuses critiques internes sur l'orientation d'une campagne jugée trop brouillonne et sur les prestations médiatiques de la candidate. Pour l'eurodéputé écologiste Yves Cochet, on ne peut toutefois plus reculer : "J’ai partagé ces interrogations en début d‘année 2012 et je pense que c’est à ce moment qu’on aurait pu changer de candidature […] aujourd’hui, il est trop tard".
Des interrogations de Noël Mamère qui rejoignent celles de Daniel Cohn-Bendit, pourfendeur depuis le début de l'idée d'une candidature écologiste à cette présidentielle. Daniel Cohn-Bendit qui doit participer ce soir à un meeting avec Eva Joly à Strasbourg. Interrogé il y a 3 semaines sur sa participation à un tel rassemblement il répondait "ça m'étonnerait parce qu'on dirait des choses différentes".
La majorité du parti tente de dissiper les critique
Noël Mamère s'est attiré hier une volée de bois vert. Premier à le renvoyer dans les cordes le directeur de la communication d'Eva Joly Sergio Coronado : "J’ai pris l’habitude de ne pas toujours prendre à la lettre les déclarations de Noel Mamère qui peuvent être changeantes et définitive le lendemain". Et c'est Eva Joly elle-même qui s'est chargée de mettre la 2ème couche : "Noël Mamère est un homme libre ; il dit ce qui lu, passe par la tête ; il ne représente rien d’autre que lui-même".
Derrière les propos publics de Noël Mamère se trouve en fait l'idée qu'Europe Ecologie-Les Verts pourrait se passer de candidat, sauf si Corine Lepage devait avoir ses signatures, histoire de ne quand même pas lui laisser le monopole de l'écologie. Derrière ses propos se trouve en fait une crainte partagée par certains : qu'un faible score à la présidentielle soit préjudiciable à EELV pour la suite, qu'il encourage les socialistes à ne pas respecter intégralement l'accord conclu pour les législatives ni à accorder aux écologistes une grande place dans un éventuel futur gouvernement.
Critiques aussi de l'extérieur
C'est Nicolas Sarkozy qui en a à nouveau fait sa cible hier devant l'Association française des entreprises privées. Le président candidat s'en est pris à l'accord PS-Europe Ecologie Les Verts, qui prévoit la fermeture progressive de 24 réacteurs nucléaires : 'Vouloir remettre en cause ce qui faisait consensus parce qu’on a signé un papier avec ce qui fait bien appeler une forme d’activité de secte".
Une secte ! Voilà une attaque qui ressoudera peut-être un peu les troupes écologistes.
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