Migrants : "Il n'y a pas de jungle à Calais" - Bernard Cazeneuve
Après que le président François Hollande et le président du Conseil italien, Matteo Renzi, se sont affichés unis dimanche en Italie pour faire face à la crise des migrants, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lui aussi insisté lundi matin sur France Info sur la solidarité nécessaire entre les états européens . "Si nous voulons réussir, il faut être dans la solidarité, le dialogue, et la responsabilité ", a-t-il déclaré.
Revenant sur la situation de centaines d'entre eux bloqués à la frontière franco-italienne de Vintimille, le ministre de l'Intérieur a assuré qu'il n'y avait "pas de blocage" de la frontière mais a parlé de "contrôles". "Mon souhaite c'est d'éviter au maximum les tensions et de privilégier au maximum les solutions ", a-t-il dit.
"Un premier pas vers l'humanisation " à Calais
Bernard Cazeneuve est également revenu sur la situation à Calais, point de passage de milliers de migrants vers l'Angleterre, et ville choisie par France info pour une journée spéciale consacrée à la crise des migrants ce lundi. Calais où les tensions sont très fortes et où l'exaspération monte dans le "village" de 3.000 migrants que l'on surnomme "la jungle". "D'abord, il n'y a pas de jungle à Calais ", corrige Bernard Cazeneuve. "Il y a à Calais des hommes et des femmes qui sont en situation de grande vulnérabilité. Il faut les protéger et nous avons mis en place un dispositif d'accueil, certes insuffisant compte tenu du nombre de migrants, mais qui est un premier pas vers l'humanisation de ceux qui sont en situation de vulnérabilité. Deuxièmement, j'ai voulu que tous ceux qui relèvent de l'asile à Calais se voient proposer l'asile. Nous avons accueilli l'an dernier à Calais 700 personnes au titre de l'asile et qui ont eu accès au statut de réfugié. Troisièmement, il faut reconduire à la frontière tous ceux qui relèvent de l’immigration économiques irrégulière. L'an dernier, nous avons reconduit à la frontière 1.200 personnes", a détaillé Bernard Cazeneuve. Il faut que les conditions d'accueil soient humanisées pour ceux qui sont soit en transit, soit dans l'attente de l'asile ", a-t-il conclu
"La France est prête à un véritable partage " de l'accueil de ceux qui relèvent du statut de réfugiés
"Nous travaillons d'arrache-pieds au sein de l'Union européenne pour que la politique européenne change et pour que l'on puisse avoir effectivement de la solidarité ", explique Bernard Cazeneuve. "Je le redis ici, la France est prête, contrairement à ce que préconise un certain nombre d'autres acteurs politiques français, à ce qu'il y ait un véritable partage de ceux qui relèvent du statut de réfugiés en Europe, c'est à dire qu'il y ait une politique de l'asile en Europe qui soit forte, qui soit cohérente et qui permette à l'Europe d'être en écho avec les valeurs de ses pères fondateurs. Aussi, faut-il pour cela qu'il y ait de la responsabilité. La générosité et la responsabilité ça marche ensemble ", insiste-t-il.
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