Notre-Dame-des-Landes : les écologistes reçus par Hollande
L'objet de ce rendez-vous n'a rien à voir avec le projet d'aéroport
puisqu'il s'agit du rapport Jospin sur la modernisation de la vie politique. Mais les écologistes veulent en profiter
pour discuter de ce projet controversé défendu par Jean Marc Ayrault, Premier ministre et ancien maire de Nantes.
Ils ont bien vu que le président de la République ne
défendait pas ce projet avec beaucoup de conviction et ils comptent sur ce flottement
pour se faire entendre. Ils réclament d'abord le retrait des
forces de l'ordre et ils veulent des garanties sur l'indépendance de la
future commission de dialogue.
Voilà les deux concessions
faites par Matignon, une commission et moins de policiers sur place
après des heurts très violents entre les opposants au projet d'aéroport et les
forces de l'ordre. Un geste d'apaisement qui n'entame
en rien la détermination de Jean-Marc Ayrault sur le fond. Il maintient qu'il y aura bien un
aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Et il n'est pas le seul à le dire. Le Premier ministre a le soutien du patron des
députés socialistes Bruno Leroux. Mais aussi de plusieurs anciens ministres des Transports, de tous bords et notamment l'UMP
Dominique Bussereau. Fort de ces soutiens, Jean-Marc Ayrault maintient
la pression sur les écologistes. Et dans une interview au Point, il met en garde ses alliés qui seraient tentés de s'associer à des "anarchos
autonomes qui font la casse à chaque sommet international".
José Bové menace d'une grève de la faim des anciens du Larzac
Les opposants au projet d'aéroport ne lâchent pas
non plus la pression. A commencer par Pascal Durand, le leader d'EELV qui
sera reçu à l'Elysée ce soir. La bataille se joue aussi dans la
presse ce matin avec Nicolas Hulot qui réclame la nomination
d'un médiateur.
Dans le Parisien, le président de la Fondation pour la
nature et l'homme estime que cet aéroport est "un
investissement archaique, et qu'il faut arreter de caricaturer ce combat en le réduisant à une bataille entre
progressistes et obscurantistes" .
José Bové s'implique lui aussi. Dans une tribune intitulée "Nous les
anciens du Larza c" publiée par Libération, le député européen d'Europe écologie - Les
Verts s'adresse directement
au Premier ministre en faisant le parallèle entre Notre-Dame-des-Landes et le Larzac. Il termine sur cet
avertissement, s'ils ne sont pas entendus : "Nous les paysans du Larzac, nous
entamerons une grève de la faim."
Alors cet après-midi,
tous les regards vont se tourner vers l'Elysée. Officiellement, François Hollande est
pour ce projet mais en coulissses
c'est un peu plus compliqué. Un
responsable socialiste qui connaît bien le chef de l'Etat raconte que "le dossier
est très risqué : on craint la bavure policière d'un côté, les tentations de la
provocation de l'autre."
Et cet élu
poursuit : "Hollande ne veut pas affaiblir Ayrault, et en même temps il sent que
le truc est pourri. Alors il le laisse en première ligne, mais lui n'est pas un
fervent défenseur du projet..."
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