Réforme territoriale : la mauvaise idée du référendum
C'est de la pure mauvaise foi
Vous prenez ce big bang institutionnel que François Hollande veut boucler coûte que coûte avant la fin de son quinquennat. Les Français, en majorité, 55% selon Ifop pour le JDD, semblent soutenir cette réforme de bon sens, parce qu'ils ne supportent plus l'empilement administratif. Et tous les partis politiques, ou presque, la veulent. Tous, à droite comme à gauche, conviennent qu'il faut en finir avec les couches d'un millefeuille devenu indigeste. Le sujet fait consensus, et va dans le sens de l'Histoire, même si la bonne formule n'a pas été arrêtée.
Alors, si tout le monde est d'accord, pourquoi réclamer un référendum ? Jean-François Copé va devoir l'expliquer à François Hollande, quand il sera reçu vendredi à l'Elysée par le président, qui entame ce soir son marathon de consultations de chefs de partis, quatorze jusqu'à vendredi, Marine le Pen fermera le bal. L'UMP accuse le chef de l'Etat de "manœuvre", lui qui veut reporter les régionales de 2015. Mais un référendum se transformerait en vote anti-Hollande, et le renverrait non pas à Colombey comme le Général en 69, mais à Tulle. Et nous perdrions 4ans de plus pour cette nécessaire réforme territoriale.
L'UMP veut cette réforme
Et elle ne manque pas d'idées : dans ses mesures d'urgence pour redresser la France, en décembre dernier, l'UMP n'a-t-elle pas proposé un regroupement en huit grandes régions, là où François Hollande parle de onze ou douze. Il est où, "l'état fédéral", dénoncé par Jean-François Copé, qui a également proposé la suppression des départements là où existent des métropoles ? Ces suggestions, plutôt audacieuses, qui ont fait débat à droite, mériteraient tout simplement d'être défendues. Sans gesticulation politicienne.
François Hollande veut aller vite
Les Échos parlent ce matin d'un report des élections régionales, non plus en 2016, mais à l'automne 2015. Ce qui signifierait une nouvelle carte des régions bouclée dans moins de six mois, puisque que vous ne pouvez pas changer la règle d'un scrutin durant l'année qui le précède. André Vallini, le secrétaire d'Etat en charge du casse-tête, pour ne pas dire du bousin, n'a pas démenti cette option infernale. En fait, François Hollande décide en marchant. Le président ne sait toujours pas comment il va s'éviter une réforme constitutionnelle pour faire disparaitre les conseils généraux, lui qui une fois élu avait fait supprimer la réforme du conseiller territorial de Nicolas Sarkozy, qui lui serait bien utile aujourd'hui.
Oui, François Hollande, toujours aussi impopulaire, veut son big-bang pour marquer la fin de son quinquennat. A chacun ses arrière-pensées. Mais peu importe. Et si pour une fois tout le monde se mettait d'accord pour le bien du pays ? Allez, chiche !
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