Robert Ménard, maire de Béziers : "si le FN veut gagner, il faut qu'il change"
Robert Ménard, maire de Béziers, invité de France Info vendredi matin, a estimé que "si le Front national veut gagner, il faut qu'il change ". "Bien sûr qu'il y a un problème au Front national, je ne suis pas au Front national. Je suis un maire indépendant mais j'ai tout un tas d'affinités avec le FN. Quand on est le premier parti de France et quand on fait plus de 40% dans un certain nombre de régions et qu'on ne gagne aucune région, il y a un problème. (…) Donc il faut changer. Si le Front veut gagner, il faut qu'il chang e", a expliqué le maire de Béziers.
Robert Ménard a listé ce que le Front national devrait faire pour amorcer ce changement : "Changer de nom, changer ses propres statuts. Il faut un parti plus démocratique, s'ouvrir à d'autres gens, échanger sur son programme. Oui, il y a des choses qui ne sont pas tenables, faire de l'euro l'alpha et oméga de toute politique. La sortie de l'Euro me semble une mauvaise idée ". Il a donné aussi raison à Marine Le Pen qui souhaite prendre du recul médiatique : "Je lui ai dis qu'elle avait absolument raison. Quand on brigue la présidence de la République, ce n'est pas la chef de parti, c'est autre chose ".
Départ de Ruquier de France en cas de victoire du FN : "Quel mépris ! "
Robert Ménard a sévèrement critiqué vendredi Laurent Ruquier. L'animateur de l'émission de télévision On n'est pas couché a déclaré dans TeleObs : "Si demain, le Front national passe, je prends mes clics et mes claques et je me tire. Je m'en fous, j'ai gagné ma vie. Je n'ai pas de problème ". Pour le maire de Béziers, "il y a une classe méprisante pour les autres. Il y a des gens qui ne peuvent pas partir. Il y a des gens qui n'ont pas de boulot. Il y a des gens qui ont besoin de s'en sortir. Et en plus, quel mépris ! Mais on nom de quoi, de qui ? Il incarne quoi ? Il y a 30 % de gens qui votent pour le Front national qui ne sont pas respectables ? Qui sont quoi ? Des petits fascistes, des racistes, de nasillons ? Mais qui peut le croire. Qui peut le croire ? "
"C'est pourquoi, il est extrêmement important que la sensibilité que j'incarne gagne des élections. Allez voir les Biterrois, demandez-leur s'ils ont l'impression d'être dirigé par un type dangereux pour les libertés. Regardez les élections, chaque fois on gagne de voix ", a ajouté Robert Ménard.
Que Jacqueline Sauvage "soit graciée "
Robert Ménard a pris position en faveur d'une grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent. Alors que François Hollande reçoit vendredi à 16h30 à l'Elysée, les filles et les avocats de Jacqueline Sauvage, il a estimé que "la vie est plus forte que le droit et de temps en temps alors, il faut que le droit s'adapte à la vie. Il y a des pratiques inadmissibles. Qu'une femme se défende et tue son mari, et même dans le dos parce que c'est peut-être la seule façon de s'en sortir, honnêtement ça ne me choque pas. J'espère que François Hollande est sensible au drame de ces filles. (…) J'espère qu'il va les entendre et oui, qu'elle soit graciée ."
Le maire de Béziers n'aura "pas une larme pour un type qui passe des années à battre sa femme ." Il a expliqué qu'il recevait "sans arrêt " dans la permanence de sa mairie "des femmes dont je me demande pourquoi elles ne quittent pas le mec qui est en train de lui taper dessus. Vous comprenez que c'est compliqué, c'est difficile, il y a une emprise psychologique. Il y a les enfants. Il y a mille raisons. Ce sont des salauds. Honnêtement que ce type soit mort aujourd'hui … bon débarras ! ", a-t-il lancé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.