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Arrestations en Iran : qui est Amir Nasr-Azadani, l’ancien footballeur qui pourrait être exécuté ?

L’intrus de l’actu donne chaque soir un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le footballeur Amir Nasr-Azadani  a été arrêté le 24 novembre pour avoir pris part à des manifestations suite à la mort de la jeune Mahsa Amini. (- / AFP)

Amir Nasr-Azadani a 26 ans. L’ancien footballeur iranien a été arrêté, il y a presque trois semaines, le 24 novembre dernier pour avoir pris part à des manifestations suite à la mort de la jeune Mahsa Amini. Arrestation restée secrète dans un premier temps, les forces de police ayant menacé la famille du joueur s’ils l’ébruitaient. C'est en tout cas ce qu’explique le site IranWire, le principal média de la diaspora iranienne.

La possible condamnation à mort vient de la même source. Même si elle n'est pas officielle, elle inquiète parce que deux manifestants ont été exécutés en une semaine, le dernier lundi 12 décembre, pendu en public dans la ville sainte chiite de Machhad, au nord-est du pays.  

Une carrière dans plusieurs clubs de premier league iranienne

Amir Nasr-Azadani est né en février 1996 à Ispahan, la grande ville touristique du centre de l’Iran. On sait assez peu de choses de sa famille, qu’il s’agit évidemment de protéger. Lui est décrit comme un garçon calme et réservé, notamment lorsqu'il commence à taper dans le ballon, puis est admis dans les équipes jeunes du grand club d'Ispahan, Sepahan Isfahan, club cinq fois champion d’Iran. Amir Nasr-Azadani évolue en défense. En 2014, à 18 ans, il est recruté par Téhéran, par le club le plus ancien de la capitale, Rah-Ahan. Il dispute ses premiers matchs en Premier League . avant de rejoindre Tractor un an plus tard où il va rester jusqu’en 2019. Sa dernière année est très perturbée par une série de blessures, notamment des ligaments croisés. Cela ne l’empêche pas d’être encore recruté en 2020 par un dernier club de Premier league (Gol-e Rayhan). Ce n'est pas La star du foot iranien mais il a quand même joué en équipe nationale jeunes, ainsi que dans plusieurs clubs de Premier league.  


Il est soupçonné d'avoir participé à l'exécution d'un ou plusieurs colonels des gardiens de la révolution islamique. Pour l’un de ces gardiens, mort une semaine avant l'arrestation d'Amir, la chaine de télé publique IRIB a diffusé une vidéo des aveux forcés de trois personnes mais en donnant deux noms. Le sien n’en fait pas partie. Sauf qu'il a été reconnu sur la vidéo. Des aveux qui ne se basent sur aucun fait si l'on en croit le média de la diaspora, IranWire : une source leur a confirmé la présence d'Amir dans les manifestations, assez brièvement. On l'a vu scander quelques slogans, mais jamais dans la zone où des gardiens de la révolution ont été tués. Comme pour les deux manifestants exécutés, les autorités lui ont fourni eux-mêmes un avocat. 

La Fifpro demande l'annulation de la condamnation

Dans le monde du foot iranien, le silence domine chez les joueurs et des entraîneurs de l'équipe d'Iran qui étaient au Qatar. Le seul à s’être manifesté est le gardien Alireza Biranvand, qui demande sur son compte Instagram, la révocation de l'exécution mais sans mentionner son nom. En revanche, l'ancien capitaine Mehdi Mahdavikia, a écrit : "l'exécution de la jeunesse du pays n'est pas la solution". Dans une story Instagram, un autre ancien joueur, Masoud Shojaei, a même utilisé le hashtag "Non à l'exécution" avec la photo de Nasr-Azadani . Le gardien actuel de son ancien club, Tractor, lui aussi prend le risque d'écrire que "ceux qui connaissent Amir de près savent à quel point il était un garçon réservé." Au niveau international, la Fifpro, qui fédère toutes les associations de joueurs professionnels se dit choquée et demande que cette condamnation soit annulée. 

Du côté de la famille, le règne silence également. Il lui aurait été garanti que cela laisserait des chances à la peine prononcée par le tribunal d'être adoucie. Mais on le rappelle, à ce stade, il n'y a toujours rien d'officiel.

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