Coupe de France : à la découverte de Pays de Cassel, ce club de 6e division qui s'est qualifié pour un 16e de finale contre le PSG
Pour l'US Pays de Cassel, le scénario de la qualification augmente encore le plaisir. Les Casselois pensaient s'être qualifiés une première fois sans même avoir joué, le match précédent (qui était déjà le 8e tour) entre Wasquehal et Reims Sainte-Anne ayant été annulé après des bagarres. Passons sur les recours et les réclamations mais vendredi, les Casselois apprennent finalement que le match va avoir lieu. Wasquehal se qualifie et donc dimanche 15 janvier, a bien lieu le 32e de finale entre Cassel et Wasquehal.
Le match de dimanche soir se joue à Hazebrouck, car le club de Régionale 1 n'a pas de stade assez grand. À huit minutes de la fin, on est toujours à 0-0. Cela sent bon les tirs au but et l'un des joueurs de Cassel, Corentin Ripaille, ne résiste pas à l'appel de la caméra de France 3 qu'il aperçoit sur le bord du terrain alors que le jeu, lui, continue. "On a bien tenu devant une équipe de Wasquehal qui est supérieure à nous", explique le joueur mais pendant l'interview, Wasquehal marque ! "C'est le foot, c'est cruel", déclare Corentin Ripaille.
Cruel en effet, Wasquehal mène 1-0 mais à la toute dernière minute, Cassel égalise. Aux tirs au but, les Casselois décrochent leur billet pour aller défier le Paris Saint-Germain lundi 23 janvier. Comme souvent, ces histoires de petits poucets de Coupe de France sont des histoires humaines. Le football amateur, déjà, repose sur très peu de gens. En appelant le club, je suis tombé sur le secrétaire, qui me disait que le téléphone n'arrêtait pas de sonner. Dimanche, comme il tenait la buvette, il n'avait quasiment rien vu du match.
Une histoire de famille
Sofiane Izeghouine, l'entraineur adjoint de Cassel jouait dimanche contre Wasquehal qui est entrainé par un de ses frères Medhi. Les deux ont commencé le football au club de Mouvaux, à 5 km de Wasquehal, dans un club dirigé par leur mère. "On s'est bien chambré surtout qu'on adore ça, plaisante Sofiane Izeghouine au micro de France Bleu Nord, et puis je lui ai expliqué que je connaissais son équipe par cœur parce que ça fait quatre à cinq ans que je suis Medhi à tous ses matchs." "La relation avec Sofiane, elle est particulière parce que c'est mon grand-frère, confie Mehdi Izeghouine. On était ensemble au collège. Dès que j'avais un souci, j'allais me plaindre auprès de mon frère qui me défendait. Au foot, c'était pareil : dès que je prenais des pains ou que ça n'allait pas c'est lui qui prenait ma défense et me protégeait."
"Je pense à mes parents. Ils sont hyper fiers. Avoir deux Izeghouine en 32e de finale et être sûr d'en avoir un qui va affronter le PSG, ça va être une super fête."
Sofiane Izeghouineà France Bleu Nord
Les Casselois ne vont pas seulement affronter le PSG. Ils vont jouer à Bollaert, le stade du RC Lens de 38 000 places. Quant à l'adversaire lui-même ? c'est le capitaine Alexis Zmijak, auteur du but égalisateur, qui en parle le mieux : "On représente la ruralité. C'est encore plus fort d'aller jouer le PSG, la capitale alors que dans leur groupe, au PSG, il n'y en a aucun qui pourrait mettre Cassel sur la carte de la France."
S'ils prennent une carte, on espère qu'ils le feront, les joueurs du PSG verront un Mont Cassel parce que la commune est au sommet, 176 m, au milieu de la plaine des Flandres. Avec un moulin, très connu dans la région d'où l'on voit jusqu'à Dunkerque. Les Romains y avaient construit un château à cause de cette position très favorable justement. Il a été détruit en 1677 par Louis XIV quand il s'est emparé de la Flandre. Si vous connaissez la région, vous savez qu'en Flandres chaque commune a ses géants, pour le carnaval mais pas que. À Cassel, commune de 2300 habitants, nul doute que Reuze papa (6,25 m) et Reuze Maman (5,85 m), classés au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2005, sont extrêmement fiers de ceux qu'on appelle les "Irréductibles" casselois.
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