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Jean-Marie Delarue : "La prison est une machine à radicaliser"

Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des prisons et des lieux de privation de liberté, dresse le bilan de son mandat de six ans. Il évoque les phénomènes de radicalisation en prison, la contrainte pénale mais aussi les nouveaux modèles de prisons "industrielles".
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Jean-Marie Delarue achève bientôt son mandat de contrôleur général des prisons et de lieux de privation de liberté. Le moment  de faire le bilan et de souligner les dysfonctionnements du milieu carcéral.

Alors que la réforme pénale de Christiane Taubira est actuellement discutée à l'Assemblée nationale, Jean-Marie Delarue rappelle que l'incarcération "n'est pas un remède universel " à la délinquance.

"Je pense que la prison radicalise l'âme, je pense que la prison laboure les âmes, laboure les esprits "

Jean-Marie Delarue fait ici allusion à l'affaire Nemmouche, et à la radicalisation religieuse, mais pas seulement. Pour lui, la radicalisation en milieu carcéral est à prendre dans son sens global. "La prison est un lieu où la dignité est réduite à peu de choses ", et il déplore qu'elle puisse transformer des petits délinquants en grands bandits. Selon le contrôleur général des prisons, dans la grande majorité des cas, les détenus sortent "broyés, brisés ", comme ce fut le cas de Pierre Botton, à qui il rend hommage, ou radicalisés, "la haine au coeur ", contre la société et la justice.

L'un de ses regrets durant son mandat : "les usines à captivité ". C'est ainsi qu'il décrit le nouveau modèle carcéral qu'il juge "industriel ". Jean-Marie Delarue invite à réfléchir sur le modèle de prison de demain.

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