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Européennes : les "gilets jaunes" qui font campagne sur des thèmes nationaux sont "hors sujet"

Jacky Isabello, communicant, co-fondateur de l’agence Coriolink, et Sylvain Kahn, géographe, historien et professeur à Sciences Po-Paris, étaient les invités de franceinfo samedi. 

Article rédigé par franceinfo
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JackyIsabello, communicant, co-fondateur de l’agence Coriolink, invité sur franceinfo samedi 11 mai. (FRANCEINFO)

Les "gilets jaunes" qui font campagne sur des thèmes nationaux sont "hors sujet", a estimé samedi 11 mai sur franceinfo le communicant Jacky Isabello, cofondateur de l'agence Coriolink, alors que trois listes pour les élections européennes du 26 mai sont liées au mouvement social des "gilets jaunes" ou à ses revendications, comme le retour de l'ISF ou l'instauration du référendum d'initiative citoyenne (RIC).

Ils ont techniquement tort puisque les sujets ne sont pas concernés [par les élections européennes] mais ils ont politiquement raison parce que ce sont des citoyens français qui vont voter pour des représentants français qui vont aller au parlement européen.

Jacky Isabello

à franceinfo

"Donc quand on dit que la campagne est une campagne nationale et que c'est un référendum sur le pouvoir en place, ils ont raison de le porter ainsi. Maintenant, si le professeur de Sciences Po leur demandait une dissertation sur leur représentation au parlement, ils auraient zéro parce qu'ils seraient hors sujet", a expliqué Jacky Isabello.

"Les européennes c'est toujours compliqué, parce que les sujets dont s'occupe vraiment l'Union européenne ne sont pas des sujets qui mettent les gens dans la rue", a complété Sylvain Kahn, géographe, historien et professeur à Sciences Po Paris. "Ce n'est pas l'Union européenne qui va s'occuper des allocations chômage, de la réforme du bac ou de la formation professionnelle", explique-t-il.

La tentation de nationaliser le scrutin ne concerne pas uniquement les "gilets jaunes"

Selon lui, la tentation de "nationaliser" le scrutin des européennes ne concerne pas uniquement les "gilets jaunes". "Ce qui est propre à cette élection-là, c'est que les leaders politiques qui appartiennent à des formations qui habituellement considèrent qu'il faut faire campagne sur l'Europe mettent un peu la pédale douce cette année (…) De manière assez caricaturale, Emmanuel Macron a attendu avant-hier pour commencer à dire que c'était un scrutin important, et en plus il l'a fait en nationalisant complètement l'enjeu", a encore souligné Sylvain Kahn, co-auteur de Pays des Européens (Odile Jacob, avril 2019).

Le président de la République a déclaré jeudi qu'il mettrait "toute (son) énergie" pour faire en sorte que le Rassemblement national "ne soit pas en tête" en France aux élections européennes du 26 mai. Marine Le Pen lui a immédiatement répondu : "Emmanuel Macron a choisi de ne plus être président de la République mais président de parti et chef de campagne. Il devra partir s'il perd cette élection européenne", a-t-elle déclaré jeudi sur franceinfo.

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