La médaille du jour. Paul Meilhat, le skipper qui voulait absolument traverser l'Atlantique
Paul Meilhat, actuel deuxième de la Route du Rhum dans la catégorie des Imoca, avait toutes les raisons de s'abriter du mauvais temps actuel, comme les autres concurrents. En 2015, lors d'une tempête sur la Saint-Barth - Port-la-Forêt en solitaire, il s'était brisé le bassin plusieurs côtes. Mais pas question de renoncer.
Paul Meilhat ne gagnera pas la Route du Rhum 2018, du moins pas dans la catégorie des Imocas, les bateaux du Vendée Globe: il est actuellement 4e du classement, et 2e dans sa catégorie derrière le britannique Alex Thomson. À 36 ans, il n'est pas le marin le plus connu, mais il convient de souligner son courage. Ces derniers jours, comme de nombreux autres marins, il est allé affronter la tempête des rafales à 90 km/h et des creux de cinq à huit mètres.
Le bassin et les côtes brisées
Comme les autres concurrents ? Oui, à la différence près que Paul Meilhat aurait eu de bonnes raisons d'aller se mettre à l'abri dans un port pour laisser passer le coup de vent. Lors de ses débuts en 2015, pour sa première transatlantique en solitaire Saint-Barth - Port-la-Forêt, il s'était retrouvé dans le gros temps. Une vague l'avait projeté violemment contre un étai, un câble métallique, au point de lui briser le bassin en cinq endroits, et plusieurs côtes.
Comme il le dit lui-même, "lorsque vous êtes blessé au milieu de l'Atlantique, personne ne vient vous chercher et vous emmener sur une civière pour vous soigner". Il avait réussi à regagner l'intérieur de son bateau, rassembler des vivres autour de lui et enfiler sa combinaison de survie, avant de prendre de la morphine pour attendre les secours pendant 24 heures. Le bateau qui est venu l'aider s'est même retourné, et il a finalement été hélitreuillé. La suite c'est plus d'un mois de soin et beaucoup de rééducation.
Voilà pour 2015. Cet été, Paul Meilhat s'est aussi luxé l'épaule à l'entraînement. Il est passé par la case opération en vue de cette Route du Rhum. Bref, Paul Meilhat est un dur au mal. Il le prouve sur cette transtlantique, et il aimerait le prouver en décrochant un nouveau sponsor pour le prochain Vendée Globe. Le sien, SMA, a décidé de jeter l'éponge.
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