Le billet sciences. "Aux arbres, citoyens !"
À peine le débat terminé sur les néonicotinoïdes, censés protéger nos betteraves, un autre débat se profile : celui de l’avenir de la forêt française, fragilisée par le réchauffement climatique et les maladies.
Les débats sur les néonicotinoïdes, censés protéger nos betteraves, viennent à peine de se terminer à l'Assemblée nationale, mais un autre débat se profile : celui de l’avenir des forêts françaises, fragilisées par des maladies et le réchauffement climatique. Un constat alarmant et des propositions viennent d’être révélés dans un rapport bien argumenté par les scientifiques.
Nos forêts en danger
Récemment, un rapport de la députée Anne-Laure Cattelot sur l’avenir de la forêt et de la filière bois a été remis au gouvernement. Ce rapport souligne notamment les effets de plus en plus visibles du changement climatique sur nos forêts. En effet, les vagues de chaleurs répétées mettent les arbres en situation de stress hydrique. L’an dernier, 220 000 hectares de forêts publiques ont enregistré un taux de mortalité sans précédent. Plus vulnérables, les arbres sont aussi plus sensibles aux attaques de parasites et aux incendies.
L’évolution de la physionomie de nos espaces forestiers
Sous l’effet du changement climatique, nous assistons aujourd’hui à une migration de certaines essences d’arbres. Certaines espèces aujourd’hui implantées dans des régions méditerranéennes ou sur le littoral Atlantique migrent vers les régions du Nord. On estime par exemple que le chêne vert pourra, en 2100, se développer au nord de la Loire et occuper une grande partie du territoire métropolitain.
La diversification des essences comme solution
Face au changement climatique, la nature s’adapte et une des solutions se trouve notamment dans la diversification des essences.
Une forêt qui va être très diversifiée va être beaucoup plus résistante aux perturbations. En effet, toutes les essences ne vont pas résister de la même façon à des sécheresses, des tempêtes ou des parasites. Avec une forêt diversifiée, on se garde d’une disparition globale.
Samuel Rebulard, enseignant en écologie, botanique et agronomie à l'université Paris-Saclay
Samuel Rebulard, professeur d'écologie à Paris Saclay, est membre du comité de sélection des programmes de plantation de l’association a Tree for You. Programme dans lequel vous pouvez acheter un ou plusieurs arbres.
Un espace économique et écologique
L’exploitation forestière représente une activité économique majeure. En France, la filière bois, totalise 450 000 emplois non-délocalisables, dans des secteurs comme l’énergie, le bâtiment ou le papier. De plus, de nouvelle activités se développent comme l’agroforesterie, associant arbres, cultures et élevage sur une même parcelle, en bordure ou en plein champ. Les forêts sont aussi un allié essentiel contre le changement climatique.
Au niveau mondial, on estime par exemple que la plantation de 1 000 milliards d’arbres, soit quasiment la surface des États-Unis, permettrait d’absorber le quart de nos émissions de carbone. Le bois rend donc des services au quotidien si l’on respecte son renouvellement par une exploitation durable.
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