Le billet sciences du week-end. Comment valoriser la nature en ville
Pendant tout l’été, Gérard Feldzer nous parle des nouvelles solutions qui nous permettront de mieux vivre dans un monde durable. Samedi 21 août, la nature en ville.
L’artificialisation des sols, due à une urbanisation galopante, est la première cause du déclin de la biodiversité dans le monde. En France, environ 30 000 hectares de nature, soit presque trois fois la surface de Paris, disparaissent chaque année. La LPO, Ligue pour la protection des oiseaux, propose de prendre en compte la biodiversité dans l’aménagement du territoire. Le programme Nature en ville, et des ateliers comme U2B, Urbanisme Bâti et Biodiversité travaillent à ces espaces urbains intégrant la biodiversité.
"Les oiseaux insectivores, comme le martinet noir, permettent la régulation des populations de moustiques. Le programme Nature en ville intervient dans la régulation des effets d’îlots de chaleur urbain. La végétation permet de rafraîchir l’air localement, par un effet d’évapotranspiration de l’eau qui provient du sol et des plantes, mais aussi par l’ombrage des arbres. Elle favorise également la régulation des phénomènes de ruissellement des eaux pluviales, par filtration ou rétention temporaires des eaux", explique Maeva Felten, responsable du programme Nature en ville.
Protéger les oiseaux
Pour les oiseaux, la ville est à la fois un espace de danger et un refuge. Plus d'une cinquantaine d'espèces, du moineau domestique, au rouge-gorge et à l’étourneau sansonnet, nichent dans les agglomérations urbaines. Les espaces verts regroupent tourterelle des bois, loriot ou chouette hulotte. Mais l’aménagement du bâti, comme l’isolation des murs, interdisent l’accès à des nichoirs pour certaines espèces.
C’est un phénomène d’une importance majeure car les oiseaux du milieu bâti ont vu leur population grandement diminuer en 30 ans, de l’ordre de 30%. Il existe des solutions, comme la pose de nichoirs artificiels directement dans ou sur le bâtiment
Maeva Felten, responsable du programme Nature en villeà franceinfo
Cette solution est pourtant encore trop peu exploitée. Dans le cadre du "plan national biodiversité", le programme Refuge crée aujourd'hui 50.000 hectares d’espaces protégés. Il est initié par la LPO, soutenue par l'Ademe, l’agence de la transition écologique. "La préservation de la biodiversité fait partie intégrante de la transition écologique. L’ADEME accompagne la LPO dans son projet U2B, afin de favoriser les programmes de préservation et d'amélioration de la biodiversité", souligne Arnaud Leroy, le président de l’Ademe.
Les périodes de confinement nous ont donné de nouvelles opportunités d’entendre à nouveau les oiseaux dans des villes. Il sera peut-être possible, un jour, de ne pas envisager cela que lors des périodes d'arrêt de la circulation imposées par les confinements.
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