Le billet sciences du week-end. Le thon : un super poisson !
Aujourd’hui, nous célébrons la journée mondiale du thon, un événement annuel décrété par l’ONU, qui a pour objectif de sensibiliser le public au risque d’extinction de l’espèce.
Le thon, et les poissons apparentés, ce sont 40 espèces dans les océans Atlantique, Indien, Pacifique et la mer Méditerranée,. Parmi les plus connues, nous retrouvons le thon jaune, le thon Albacore et bien sûr le thon rouge. Son nom, donné par les Phéniciens, signifie “animal de grande taille” et c’est mérité !
Tristan Rouyer, chercheur à l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) explique que “C'est un animal qui peut dépasser les 3 mètres 50 et atteindre plus de 600 à 700 kg. C’est presque le poids d’une vache ! “
Le thon rouge est aussi un nageur d’exception
Avec ses yeux dépassant peu et ses spicules dorsales venant réduire les turbulences, cet animal bénéficie d’un hydrodynamisme incroyable. Du fait de sa morphologie, il peut atteindre 70km/h, une vitesse rarement atteinte, même par les sous-marins. Certains disent même qu’il aurait une capacité d’accélération supérieure à celle d’une Porsche ! Une qualité qui lui permet de nager sur de grandes distances.
Selon certaines données, le thon a parcouru plus de 200 km par jour. C’est un très grand migrateur qui est capable d’aller presque partout. Il est donc compliqué de le suivre, d’autant plus qu’il est capable de bouger en fonction des conditions environnementales.
Tristan Rouyer, chercheur à l'IFREMER
Ce grand migrateur peut même réaliser une double transatlantique en une année ! C’est 12 000 km parcourus aussi bien à travers les eaux froides, où il se nourrit, qu’à travers les eaux chaudes, où il se reproduit. Très atypique pour un poisson, on dit qu’il a le sang chaud ! Il peut avoir une température de 10°C supérieure au milieu où il vit, ce qui lui permet de naviguer dans des eaux dont la température peut aller de 3 à près de 30°C !
“Le thon rouge est doué de thermo-régulation. C'est-à-dire qu’il a un système sanguin qui fait que le muscle va réchauffer par un réseau le système sanguin et pouvoir transmettre la chaleur un peu partout dans le corps. C’est ce qui lui permet d’aller dans des endroits et latitudes que d’autres thons ne peuvent pas atteindre”, précise Tristan Rouyer.
Des balises à dos de thon
Un programme dirigé par l’Ifremer et ses partenaires des projets FishNchip et Popstar s’était donné pour objectif de percer les mystères de leur comportement migratoire, mais également d’étudier les conditions environnementales qui jalonnent leur périple. En 2019, les équipes se sont rendues au sud de Malte, une zone de reproduction, pour équiper 5 individus avec des balises. Ces marques électroniques ont ainsi permis de récolter des informations sur des paramètres comme la température, la lumière ou encore la physiologie du poisson, en plus de sa localisation. Une première !
Un géant en danger
Très apprécié en boite ou dans les sushis, chaque année plus de 7 millions de tonnes de thon sont capturées. Ils représentent même plus de 8% de la production mondiale des produits de la mer. À tel point que, "d’après les dernières estimations, un tiers des stocks des sept principales espèces de thon étaient exploités à un niveau biologiquement non durable”. Les quotas de pêche ont permis de remonter les stocks, après l’effondrement de la fin des années 2000.
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