Le billet sciences du week-end. Verre d'avenir !
Cet été, Gérard Feldzer met en avant de nouvelles technologies qui nous permettront de mieux vivre dans un monde durable. Aujourd'hui, "Le billet sciences du week-end" aborde le recyclage du verre, ce matériau revalorisable à l’infini.
Chaque Français jette en moyenne 30 kilos de verre par an, ce qui représente 12% des déchets ménagers. Toutefois, pas d’inquiétude, ce matériau peut être recyclé à l'infini. Le verre broyé, ou calcin, est mélangé à des matières premières comme le sable ou le carbonate de soude, avant d’être passé de nouveau au four.
"L’avantage d’utiliser le calcin est qu’il permet d’économiser des ressources vierges épuisables. Une tonne de calcin économise 1,2 tonnes de matières premières vierges et 300 kgs de CO2", souligne Xavier Meyer, responsable de l’économie circulaire pour Saint-Gobain Glass.
Une filière industrielle encore en construction
Selon l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, 3 bouteilles en verre sur 4 sont recyclées en France. Grâce à cette filière déjà performante, les professionnels du secteur peuvent réaliser une. En effet, la production initiale de verre est très énergivore car elle demande de chauffer du sable, de la soude et du calcaire à 1 500 degrés.
Toutefois, le recyclage de certains types de verre n’est pas aussi bien développé. Certains matériaux comme les vitres des immeubles, les écrans de télévision ou les pare-brises en fin de vie doivent subir une décontamination avant de pouvoir être recyclés. Cela demande donc un effort particulier de la part des verriers professionnels, plus spécialement dans la fabrication de ces verres.
En France, plus de 90% des fenêtres en fin de vie partent en enfouissement. Notre groupe va développer un réseau de partenaires-collecteurs-démanteleurs. Ceci ne peut se faire que si on a un calcin de bonne qualité. La moindre impureté peut générer une pollution dans un four et ainsi coûter cher, financièrement et écologiquement.
Xavier Meyer, Saint-Gobain Glass
Un geste individuel
Le recyclage du verre fait aussi partie du quotidien de chacun. Une bouteille de verre met trois à quatre millénaires pour se décomposer dans la nature, alors que le recyclage d’une seule bouteille permet d’alimenter une ampoule basse consommation pendant 24 heures ou un ordinateur pendant une demi heure. Toutefois, tous les contenants en verre ne sont pas pour autant recyclables. C’est notamment le cas de la vaisselle en verre, généralement faite de céramique transparente, et dont la température de fusion est bien plus élevée que celle du verre.
En France, l’industrie du verre représente 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour plus de 5 millions de tonnes fabriquées par an. La filière de recyclage prend alors tout son sens. Le sable est une des ressources les plus utilisées, après l’eau et l’air, mais plus que les énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon !
Encourager la réutilisation du verre, que l’on peut recycler indéfiniment est l’une des raisons du soutien de l’ADEME pour ce type de recyclage qui génère des économies de matières premières, notamment en sable, et réduit nos émissions de carbone.
Arnaud Leroy, président de l'ADEME
Dans le monde, on utilise 40 milliards de tonnes de sable par an, dont 30 millions pour les matériaux de construction (béton, verre…). Le sable est aussi utilisé pour la fabrication de microprocesseurs, de panneaux solaires, pour la filtration de l’eau, etc... Alors que les plages et même des îles entières disparaissent chaque année, victimes de surexploitation, on en vient maintenant à utiliser le sable au fond des mers : d’immenses navires sont capables d’emporter jusqu’à 400 000 m3 de sable par jour. Un pillage des fonds marins qui a de graves conséquences sur la faune et la flore.
Pourtant une partie du verre peut être à nouveau transformée en sable, notamment celui qui n’est jamais recyclé (¼ du verre est jeté). Lors de la sortie du rapport "Sable et développement durable" en mai 2019, Joyce Msuya, directrice exécutive par intérim de l’ONU environnement a déclaré :
"Nous dépensons notre ‘budget’ sable plus rapidement que nous ne pouvons le produire de façon responsable. En améliorant la gouvernance des ressources mondiales en sable, nous pouvons mieux gérer cette ressource essentielle de manière durable et démontrer que l’infrastructure et la nature peuvent aller de pair."
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