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Le billet sciences. Stocker des données numériques sur ADN

Tout les week-ends de l’été, des solutions apportées par le vivant pour aider à résoudre nos problèmes techniques, médicaux, scientifiques. Aujourd'hui, le stockage numérique sur ADN.

Article rédigé par franceinfo
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Le directeur de recherche au CNRS Stéphane Lemaire (à gauche), le directeur de la start-up Biomemory Erfane Arwani et le chercheur Pierre Crozet (à droite). Ils sont parvenus à encoder des données numériques dans de l'ADN. (BORIS HALLIER / FRANCE-INFO)

C'est une petite révolution dans le stockage des données.  Aujourd'hui, nos fichiers numériques, nos vidéos ou nos photos sont conservés soit dans les disques durs de nos ordinateurs soit dans des centres de données. Ces fameux data-center se multiplient à travers le monde, le problème est qu'ils consomment beaucoup d'énergie pour le refroidissement des machines.

Or le volume de données explose. On sera bientôt, en 2025, à 175 zetta-octets de fichiers stockées à travers la planète. Pour avoir une idée, cela représente 23 piles de disques qui iraient jusqu'à la Lune. A l'inverse, si l'on stockait toutes nos données sur de l'ADN, cela tiendrait dans une boîte à chaussures !

Des chercheurs sont parvenus, justement, à enregistrer des informations numériques sur de l'ADN. Une équipe de scientifiques Français du CNRS qui ont gravé la déclaration des droits de l'homme sur de l'ADN synthétique. Ils ont converti le code informatique (des 0 et des 1) en code génétique, les fameuses briques de l'ADN symbolisés par les lettre A-T-C-G.

Réduire le coût

Cette conversion se réalise par informatique, puis les chimistes synthétisent l'ADN sur des billes en plastiques qui sont rangées dans des capsules en acier. Pour lire cet ADN, il suffit ensuite d'utiliser un séquençeur qui permet de le décoder et donc de restituer les données. Des grands groupes mènent aussi leur propre recherche, avec notamment l'enjeu de réduire le coût, aujourd'hui très élevé, cette nouvelle technologie.

Contrairement aux disques durs ou au matériel des data-center, l'ADN reste stable  des milliers d'années, à condition d'être conservé à l'abri de l'air ou de l'eau. Cela peut être intéressant pour des archives. La Déclaration des droits de l'homme, encodé sur ADN par l'entreprise BiomeLory, a ainsi été confiée aux Archives nationales. 

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