Le billet sciences. Une nouvelle mobilité pour le monde de l’après-crise
La semaine européenne de la mobilité a lieu jusqu'au mardi 22 septembre.
À l'occasion de la semaine européenne de la mobilité, Gérard Feldzer fait le point sur l’avenir des transports compte tenu de la crise sanitaire.
Une mobilité individuelle favorisée par la peur de la contamination
Une des conséquences de cette crise est de favoriser des transports individuels comme la voiture ou les deux-roues. La météo favorable et les 1 000 kilomètres de nouvelles pistes cyclables appelées les "coronapistes", ont vu la pratique du vélo littéralement décoller. Pour Thierry Mallet, président de Transdev et de l’Union des transports publics, il y a un vrai changement dans les comportements.
Suite à cette crise, le télétravail s’est fortement développé, ce qui fait qu’une partie de nos voyageurs quotidiens ne vont plus prendre les transports publics. Il y a un deuxième groupe qui choisit la marche, le vélo pour les trajets courts. Et il y a un troisième groupe qui privilégie la voiture d’une peur d’une contamination.
Thierry Mallet, président de Transdev et de l'Union des transports publics
Tout cela bouscule les politiques de transport dans le monde entier. En particulier en France où, malgré le fait que le prix du billet payé par l’usager ne couvre qu’un quart du coût total des transports public, il y a un manque à gagner qui va forcément ralentir les investissements censés reconquérir le public. Cumulé au fait que les "coronapistes" sont souvent établis sur d’anciens couloirs de bus, forçant ces derniers à circuler au milieu de la circulation générale, cette situation dégrade fortement l’attrait des transports publics.
La crainte avec le Covid, c’est que l’ensemble de la profession en sorte très affaiblie, car cette crise a un impact sur notre business model. À l’échelle de l’ensemble de notre secteur, c’est 4 milliards d'euros de pertes.
Thierry Mallet, président de Transdev
Convaincre les usagers de la sûreté des transports publics
Pour les opérateurs, il faut d’abord convaincre que si les gestes barrières sont bien respectés, ainsi que les désinfections, le risque de contamination, à preuve du contraire, est très faible.
Dans un second temps, un vrai travail de remise en question de la place de chaque mode de transport est nécessaire, pour parvenir à une complémentarité parfaite qui placerait les transports en commun au cœur de notre système de mobilités, comme le précise Anne Gérard, présidente du GIE Objectifs Transports Publics qui organise cette semaine de sensibilisation sur la mobilité.
Mon rêve, c’est que l’on puisse aménager les infrastructures pour que tout soit fluide. Qu’on puisse faire le lien entre chaque mode de transport.
Anne Gérard, présidente d'Objectifs transports publics
Sécurité, confort, diversité et horaires flexibles, sont les maîtres-mots pour reconquérir le public. Cette semaine de la mobilité et des transports publics nous y invite jusqu'au mardi 22 septembre.
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