Cet article date de plus de deux ans.

Un essaim de drones a réussi à se faufiler dans une forêt

On voit des drones partout, mais réussir à concevoir des essaims de drones qui volent de manière coordonnée, c’est à la fois le grand défi et le grand espoir technologique. Une équipe chinoise marque une étape, avec un test dans une forêt.  

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un essaim de drones est parvenu à se faufiler entre les arbres. (ZHOU ET AL. / ZHEJIANG UNIVERSITY / AAAS)

Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon évoque aujourd'hui le sujet passionnant de ces drones qu'on voit aujourd’hui partout. On sait qu’ils sont beaucoup utilisés dans les guerres, et depuis presque trois mois dans le conflit en Ukraine, par exemple. Mais là, on franchit un cap technologique.

franceinfo : Des chercheurs chinois viennent de faire une démonstration impressionnante : 10 drones qui zigzaguent, en essaim, dans une forêt.  

Mathilde Fontez : Oui. Leurs vidéos sont vraiment impressionnantes. Je vous invite à les regarder, vous retrouverez le lien sur le site de franceinfo : les 10 petits bolides volants réussissent à éviter tous les obstacles. Et ils volent vraiment ensemble : ils se séparent, ils se rapprochent exactement comme une nuée d’oiseaux.

On se croirait dans un film de SF ! D’ailleurs, les chercheurs font directement référence à Prometheus et à Blade Runner dans leur publication, en disant que c’est ce qui les a inspirés !  

On avait déjà vu des groupes de drones comme ça…

Il y a eu beaucoup de démonstrations. On se rappelle des 1800 drones qui se sont déployés au-dessus du stade de Tokyo, pour le spectacle d’ouverture des Jeux olympiques, en 2021. Depuis longtemps, il y a même des attractions avec des groupes de drones à Disney land, ou au Puy du Fou. Mais en fait, ce n’était pas vraiment des essaims : dans ces démonstrations, tous les drones étaient commandés par un système central, et leurs trajectoires étaient programmées à l’avance.

Alors que les drones des chercheurs chinois, eux, sont totalement autonomes. Ils repèrent les obstacles avec des caméras. Ils calculent eux-mêmes la meilleure trajectoire. Et ils communiquent entre eux pour accorder leurs mouvements. C’est ça, la prouesse technologique.  

On imagine que ça a nécessité des années de recherches…

Les spécialistes en robotique, et surtout en algorithmique, travaillent sur ce sujet depuis le début des années 90. Donc oui, ça fait longtemps. En fait, dès que les composants électroniques ont été capables d’assurer de telles fonction, on a voulu faire des drones en essaim. Les avantages qu’on y voit, par rapport à des robots seuls, c’est la résilience : si un drone tombe en panne par exemple, les autres prennent le relais. La formation se réorganise automatiquement.

Ça peut être un élement clé pour des missions de sauvetage (trouver des blessés dans un éboulis), pour des missions d’exploration, et il y a bien sûr les applications militaires. L’une des vidéos des chercheurs chinois fait un peu froid dans le dos à ce sujet : l’essaim de drone est capable de suivre une cible – un homme dans la vidéo. Et ce, même quand il est caché momentanément par des obstacles…   

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.