Climat : le Groenland semble plus fragile que prévu face aux variations climatiques
C'est au Groenland qu'on trouve la deuxième calotte glaciaire la plus importante au monde après l'Antarctique. Mais cette île n'a pas toujours été recouverte d'une couche de glace de plus d'un kilomètre d'épaisseur. Une équipe américaine de chercheurs vient de prouver qu'une importante fonte du Groenland a déjà eu lieu, il y a 416 000 ans, en raison d'un long réchauffement climatique naturel. Le Groenland avait alors perdu entre 20% et 70% de sa couche de glace et était couvert de forêts, dans lesquelles vivaient des mammouths.
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Les chercheurs peuvent être sûrs de cette fonte du Groenland dans le passé grâce à l'étude d'une carotte de glace, dans laquelle ils ont trouvé des traces de feuilles, de mousses, et de sédiments dont on sait qu'ils ont été exposés au soleil. Ce qui rend cette découverte encore plus fascinante, c'est que cette carotte de glace a été prélevée, sur une base secrète de l'armée américaine dans les années 60. Elle n'avait pas livré tous ses secrets à l'époque, puis elle a été oubliée dans des congélateurs de laboratoire pendant 50 ans, avant d'être retrouvée en 2017.
30 000 ans de réchauffement
Or, dans l'intervalle, les techniques de datation de la glace ont progressé, c'est ce qui a permis d'établir récemment cette fonte du Groenland, il y a 400 000 ans. Ce qui a provoqué à l'époque une élévation du niveau de la mer à l'eau d'au moins 1,5 m, et peut être même de plus de 5 m.
On peut faire un lien avec notre situation actuelle parce qu'il y a 400 000 ans, la température sur terre était similaire à celle que nous connaissons actuellement. Nous étions en effet dans une période interglaciaire (qui est une période de réchauffement naturel) mais avec une grosse différence. C'est qu'à l'époque la concentration de CO2 dans l'atmosphère était environ 30% moins importante qu'aujourd'hui. Or, le CO2 joue le rôle de couverture chauffante pour la terre.
À l'époque, le réchauffement naturel était donc très progressif, il s'est étalé sur 30 000 ans. Rien à voir avec celui d'aujourd'hui qui est beaucoup plus rapide. Il faut donc s'attendre à une fonte du Groenland, dans les siècles qui viennent, alertent les scientifiques, avec la submersion de nombreuses régions côtières. Ces travaux sont une nouvelle alerte sur l'urgence qu'il y a réduire les émissions de gaz a effet de serre.
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