Dérèglement climatique : quelles sont les pistes envisagées pour permettre au secteur agricole de lutter contre la pollution ?
Les agriculteurs de retour sur les routes à partir de lundi 18 novembre. Ils protestent contre le Mercosur, mais réclament aussi davantage de soutien face au dérèglement climatique. Un appel à l'aide, car les agriculteurs sont en première ligne et subissent une année noire à cause des pluies à n'en plus finir. Les vignes sont rongées par le mildiou, avec des vendanges attendues en recul de plus de 20%. Le blé, lui, a pourri dans les champs gorgés d'eau. La récolte 2024 est une des plus faibles des 40 dernières années. Il y a deux ans, c'est la sécheresse qui frappait nos agriculteurs, et ces épisodes ne vont pas faiblir. Les prévisions du GIEC sont alarmantes : d'ici 2100, un tiers des terres agricoles du monde risque de devenir incultivables.
Une agriculture victime, mais aussi responsable du dérèglement climatique. Quelque 20% des gaz à effet de serre du monde viennent du secteur, à l'échelle française le chiffre est le même, selon les données officielles du Citepa. L'élevage pollue particulièrement, à cause des vaches notamment. Elles ruminent et rejettent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2. Les engrais chimiques, eux, rejettent du dioxyde d'azote. L'agriculture en France pollue plus à elle seule que l'industrie ou le bâtiment.
Un plan pour réduire les émissions
Pour lutter contre la pollution du secteur, la France a publié en novembre sa nouvelle stratégie bas carbone, un plan pour réduire les émissions du pays, y compris celles de l'agriculture. Parmi les solutions : plus de bio pour moins d'engrais, ou encore changer le régime des vaches en leur donnant du lin cuit plutôt que du maïs, ce qui permet de réduire nettement leurs rejets de méthane. Il s'agit aussi de changer le régime de la population. Le gouvernement veut inciter les Français à manger moins de viande, dont la production est très émettrice de gaz à effet de serre. Pour un steak français de 300 grammes, par exemple, de la naissance du bœuf jusqu'à la cuisson dans votre poêle, le processus émet huit kilos de CO2.
Avec ce nouveau plan, le gouvernement compte réduire d'ici 2030 les émissions de l'agriculture de 10%. C'est assez modeste par rapport à ce qui est demandé aux autres secteurs, mais pas question de brusquer les agriculteurs déjà très remontés.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.