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Covid-19 : bientôt la vaccination pour les adolescents et les enfants

Les États-Unis, le Canada et même l’Allemagne ont décidé de vacciner les enfants dès 12 ans. En France, ce sont les adolescents à partir de 16 ans avec des facteurs de risque qui y ont accès dès maintenant. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un adolescent va recevoir un vaccin à Tel-Aviv (Israël). Photo d'illustration. (JACK GUEZ / AFP)

Va-t-on étendre aussi la vaccination aux enfants plus jeunes ? De plus en plus de pays annoncent qu'ils vont le faire. Le Québec doit commencer par les adolescents à partir de 12 ans d'ici fin juin. Les États-Unis, l'Allemagne veulent le faire dès cet été pour espérer une rentrée scolaire plus simple.

En France, les enfants ont peu fait de formes graves du Covid-19 alors que le virus a beaucoup circulé chez eux : il y a eu près de mille hospitalisations de mineurs et 1% de décès, selon les données de Santé Publique France. Mais quelques enfants sont aussi atteints de Covid long avec des conséquences encore peu connues pour leur santé à long terme. C’est d’ailleurs l’un des arguments mis en avant par les autorités sanitaires canadiennes et américaines pour justifier leur vaccination. Mais il s’agit d’un nombre petit d’enfants, quelques dizaines de cas recensés.

Immunité de groupe

Vacciner les plus jeunes permettra d'atteindre une immunité de groupe. Même si les vaccins n’empêchent pas complètement d’être contagieux ou d'attraper le Covid-19, les études et les données en Israël et en Grande-Bretagne montrent qu’ils limitent la charge virale des personnes touchées. Dans une population en grande partie vaccinée, cette baisse de la charge virus fait que le virus circule moins. C'est comme un nouveau geste barrière finalement.

L’institut Pasteur a calculé dans ses modélisations que pour pouvoir se réunir et tomber le masque sans risque, il faut que 70% de toute la population française soit immunisée, y compris les enfants. Sinon, il faut entre 90 et 100% des adultes. Une proportion difficilement envisageable sans rendre le vaccin obligatoire et sans fermer nos frontières aux personnes non vaccinées.

Des essais cliniques en cours sur les enfants

Le vaccin Pfizer est déjà autorisé à partir de 16 ans parce qu'il y avait des données sur cette tranche d'âge lors des essais cliniques du vaccin. Mais depuis, il a étendu ses tests auprès d'enfants plus jeunes. On attend la décision de l’agence américaine du médicament après les données transmises par le laboratoire pour les 12 ans et plus. Aux États-Unis, près de 10 000 enfants de 6 mois à 11 ans testent aussi les vaccins Pfizer et Moderna. Les résultats sont prévus le mois prochain.

D’abord pour voir la tolérance au vaccin des plus jeunes. Pas question de les vacciner si cela leur fait plus de mal que de bien. D’ailleurs les essais d’AstraZeneca et de Janssen sur les adolescents ont été stoppés après les cas de thrombose trouvés chez des adultes jeunes. Mais la vaccination des enfants pose aussi des questions éthiques aux chercheurs : faut-il les vacciner pour pallier l’hésitation de certains adultes ? Et faut-il vacciner les enfants américains, européens, quand en Inde à peine 2% de la population adulte a reçu deux doses de vaccins ?

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