Covid-19 : la situation sanitaire est-elle meilleure qu'il y a un an ?
Un conseil de défense sanitaire se tient lundi 6 décembre pour déterminer la stratégie face à la 5e vague. Les mesures annoncées ne s'inscriront pas du tout dans le même contexte que l’année dernière.
D'une vague à l'autre, où en était-on de la crise sanitaire il y a tout juste un an ? Début décembre 2020, nous étions toujours en confinement, un “confinement allégé”. Les commerces non essentiels venaient de rouvrir mais évidemment, il n'était pas question d’aller au restaurant, au cinéma ni au musée. L’incidence, le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, était alors trois fois plus faible qu’aujourd’hui. Nous en sommes aujourd’hui à 411 cas pour 100 000 habitants mais il y a un an, le taux d’occupation en réanimation était, lui, plus élévé : 60% contre 40% actuellement en France. Les deux contextes n’ont rien à voir, car la vaccination est passée par là.
Est-ce que cela veut dire qu’aujourd’hui, en pleine cinquième vague du Covid-19, ce ne sont plus les chiffres de l’incidence qui doivent alerter mais plutôt ceux des hospitalisations ? Effectivement, comme plus de 75% des Français ont reçu deux doses de vaccin et que 10 millions de Français ont même reçu leur dose de rappel : le nombre de cas graves et la circulation du virus sont automatiquement réduits. Comparer les incidences avec celles de 2020 n’a plus vraiment de sens.
Mais c’est la situation à l’hôpital qui alerte actuellement. Le nombre d’admissions en réanimation est en hausse de 44% par rapport à la semaine dernière. Et rappelons que si deux doses protègent à plus de 90% contre les formes grave de Covid, cette protection retombe à 50% au bout de six mois face au variant Delta. D’ou l’importance du rappel. Or, comme toute la population n’est pas vaccinée ou n’obtiendra pas tout de suite de rendez-vous pour sa dose de rappel, effectivement, ces chiffres d’hospitalisations interpellent.
Freiner les effets de la 5e vague
Les modélisations de l’institut Pasteur montrent qu’une amélioration des gestes barrières peut suffire pour diviser par deux l’impact de la vague actuelle, dont le pic est attendu fin janvier. Cela signifie le renforcement du port du masque, de l'aération, du télétravail. Certains épidémiologistes plaident aussi pour le retour des jauges dans les lieux publics ou le retour de la bulle sanitaire : c’est-à-dire qu’on limite le nombre de personnes que l’on voit régulièrement.
Si l'on veut préserver l'hôpital au moment de Noël, ces gestes barrières doivent être appliqués tout de suite, insiste l’infectiologue Benjamin Davido, car il faut bien être conscient que les malades qui arriveront à l’hôpital entre le 25 et le 31 décembre, sont des personnes qui vont se contaminer dans les dix jours qui viennent.
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