Crise climatique : les conséquences désastreuses de l'été 2023 historiquement chaud dans l'Arctique

Fonte des glaces, risque d'inondations et de tempêtes ou d'incendies dévastateurs au Canada, le rapport de l'Agence atmosphérique et océanique américaine dresse un tableau alarmant de l'élévation de la température dans l'Arctique, région particulièrement soumise aux effets du réchauffement climatique.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Ce glacier autour de "Constable Point" a fondu de manière significative en raison des températures chaudes le long du fjord Scoresby Sound, dans l'est du Groenland, le 11 août 2023. (OLIVIER MORIN / AFP)

Si la communauté internationale s’est engagée, mercredi 13 décembre, à Dubaï lors de la COP28 à abandonner progressivement les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique, une nouvelle étude nous rappelle l'urgence de concrétiser cet engagement. L’été 2023 a été le plus chaud, jamais enregistré dans l’arctique, au pôle Nord.

Cette étude publiée mardi 12 décembre par l’Agence atmosphérique et océanique américaine souligne que non seulement l’année 2023 a été la sixième plus chaude depuis 1900 dans l'Arctique, mais surtout qu’entre juillet et septembre, la chaleur a localement atteint des niveaux historiques et très inquiétants, avec une température moyenne de 6,4 degrés Celsius. En dépit de neige plus abondante que la moyenne durant l’hiver dernier, la masse de la calotte glaciaire du Groenland a donc continué à diminuer. 

L'incidence sur l'élévation du niveau marin

Cette évolution n'est pas sans conséquences au-delà du pôle Nord. Selon les calculs du GIEC, la fonte des deux calottes glaciaires, Groenland et Antarctique, contribue pour 20% à 25% à l'élévation du niveau marin. Les autres causes étant la dilatation de l’eau et la fonte des glaciers de montagnes. Par ailleurs, en raison de ce réchauffement, le rapport pointe un été 2023 anormalement sec dans le nord du continent américain, ce qui a alimenté des incendies dévastateurs au Canada, et une année particulièrement humide en Alsaka et en Scandinavie favorisant inondations et tempêtes.

Pour ne rien arranger, le pôle Nord subit le phénomène “d’amplification Arctique”. Cette région du globe se réchauffe deux à quatre fois plus vite que le reste du monde. La réduction de la surface de glace de mer fait que cette zone, en devenant moins blanche et donc plus sombre, absorbe de plus en plus d’énergie et de chaleur.

Par ailleurs, le possible dégel du permafrost, notamment en Sibérie, inquiète aussi les scientifiques. Ces tourbières qui sont normalement gelées en permanence normalement pourraient en effet dégeler vers 2040. Or elles stockent près de 40 milliards de tonnes de carbone. Le double de ce qui est stocké dans les forêts européennes. Si ce carbone s'échappe dans l'atmosphère, cela accélérait encore le réchauffement climatique sur toute la planète. Tout cela   confirme, qu'après l’accord de Dubaï, se pose maintenant le défi de passer à l'action pour réduire réellement les émissions de carbone dans les 10 ans qui viennent.

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