Energie : la géothermie est sous-utilisée en France
La géothermie est une énergie qui se trouve sous nos pieds et qui permet de se chauffer sans polluer, 24h/24.
La géothermie de surface consiste à profiter de la température stable du sol à quelques mètres de profondeur. Cette température permanente de 12°C à 15°C ne permet pas de chauffer directement un bâtiment mais en utilisant une pompe à chaleur il est possible d'augmenter ce niveau de température (via un compresseur) pour alimenter des radiateurs, ou un ballon d’eau chaude. Et en été, la température du sol permet de rafraîchir le bâtiment.
Cette ressource est disponible, jour et nuit, indépendamment des conditions météo et pourtant la France compte deux fois moins de pompes à chaleur géothermiques que l'Allemagne et presque trois fois moins que la Suède qui est moins peuplée.
La géothermie est accessible sur 90% du territoire français et une récente étude du le Bureau de recherches géologiques et minière (BRGM), indique qu’au vu du potentiel du sous-sol, la géothermie pourrait fournir en théorie plus de la moitié des besoins en eau chaude et en chauffage des sept millions d’habitants du Grand Paris qui regroupe 131 communes. D’un point de vue environnemental, l'opération est intéressante : selon l'Agence pour la transition écologique (Ademe), la géothermie permet de rejeter en moyenne cinq fois moins de CO2 que le chauffage au gaz naturel et sept fois moins que le chauffage au fioul. La technique est maîtrisée explique Astrid Cardona Maestro, ingénieur à l'Ademe. Mais pour elle, cette énergie souffre d’un déficit d’information, auprès du grand public.
Une installation compliquée et coûteuse
Pour capter la chaleur du sol, il faut installer un serpentin à l'horizontale à 80 cm de profondeur dans le jardin, ou alors prévoir un forage vertical plus profond. Coût total de l’installation, entre 10 000 et 20 000 euros pour une maison particulière. À la clé, la facture électrique de chauffage est divisée par quatre en moyenne selon l'Ademe, mais l'investissement de départ peut être un frein. D’autant qu’il existe des aides financières pour les logements anciens, mais pas pour les constructions neuves chez les particuliers.
Une piste serait donc de clarifier ces aides, surtout au regard des enjeux climatiques. En France, le chauffage représente 80% des émissions de CO2, liées aux habitations.
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