Grippe aviaire : le vaccin en cours de test permettra-t-il de sortir de l’épizootie ?
La grippe aviaire sévit de nouveau dans les élevages en France. Durant l'hiver et le printemps dernier, 20 millions de volailles ont dû être abattues. L’épidémie continue d’évoluer de façon inédite.
Un cas exceptionnel. Cet été 2022, l’épidémie de grippe aviaire ne s’est pas arrêtée, car des oiseaux sauvages sédentaires (notamment des canards, des goélands, ou des fous de Bassans) ont maintenu le virus sur le territoire. Ce qui fait que, depuis le mois d’août; on dénombre 54 foyers de grippe aviaire notifiés dans dans les élevages, en Bretagne et Pays de la Loire essentiellement, alors qu'il y en a très peu, normalement à ce moment de l'année.
Il est encore difficile de savoir si l'épidémie sera encore plus sévère que l’hiver dernier, car, d’un côté, il y a eu des progrès dans la surveillance des élevages, et la réalisation de tests en cas de suspicion de contamination. Il y aussi eu des progrès dans la désinfection du matériel, et les gestes barrières car on sait que ces virus de grippe aviaire peuvent circuler par contact avec des bottes, de la paille ou même se déplacer sur plusieurs centaines de mètre par des poussières.
Difficile de maîtriser la chaîne de contamination
Mais d'un autre côté, de plus en plus d’oiseaux sauvages sont aujourd’hui susceptibles d’héberger le virus et de le transmettre. Et comme ils sont mobiles, certains peuvent parcourir plus de 1 000 km par jour ! C'est un aspect de la chaine de contamination qui est difficile à maîtriser, d’où la mise en place de mesure de confinement, qui ne sont pas toujours facile à accepter mais qui sont des mesures efficaces de freinage.
Le vaccin actuellement testé permettra sans doute de limiter la crise. C’est effectivement un nouvel outil qui pourrait, dans le meilleur des cas, être utilisé courant 2023. Des tests sur deux vaccins ont démarré au printemps dernier, avec la vaccination de plusieurs milliers de canards, explique Jean-Luc Guérin, professeur à l'École nationale vétérinaire de Toulouse. Il s’agit à la fois de s’assurer que le vaccin réduit bien le risque de contamination, mais aussi, qu’ensuite, on arrive bien à faire la différence entre des volailles vaccinées et celles qui sont contaminées. C’est indispensable pour surveiller la progression des virus car le vaccin ne suffira pas: il faudra de toute façon poursuivre la surveillance et les tests dans les élevages.
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