Journée mondiale de lutte contre le Sida : après le succès des traitements, la recherche espère passer à l’étape de la guérison
Reparti en hausse en 2021, le dépistage du VIH n'a pas encore rattrapé le retard lié au Covid, une "perte de chance" pour certains malades, a constaté Santé publique France, deux jours avant la Journée mondiale de lutte contre le sida. Avec 5,7 millions de sérologies du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) effectuées en laboratoires, le dépistage a recommencé à augmenter l'an passé, de 8%, selon le bilan annuel de l'agence sanitaire.
Mais il reste un objectif clair pour la recherche : que les patients puissent un jour se débarrasser définitivement du virus du Sida, sans médicament. Aujourd’hui, les trithérapies sont certes très efficaces, mais il faut les prendre à vie parce que le VIH a la capacité de survivre caché dans l’organisme, subsistant dans ce que l’on appelle des “réservoirs”, des zones situées dans des cellules sanguines ou dans le système nerveux, des zones auxquelles les traitements n’ont pas accès. Le problème, c’est qu’en cas d'arrêt des médicaments, le virus se réactive en deux semaines. Il redevient détectable dans le sang et peut de nouveau se transmettre.
Guérisons mystérieuses
Or, l'espoir vient du fait qu'il y a des exceptions à cette règle. Chez certains patients le virus ne réapparaît plus, même après l'arrêt des traitements, ce qui reste très exceptionnel. Il y a deux cas de figure : d'abord certains patients (c'est très rare, ils sont moins de 10 dans le monde) ont réussi à se débarrasser du VIH, à la suite de greffes de moelle osseuse. Chez eux, le virus ne trouve plus les bons récepteurs pour entrer dans les cellules. D'autres patients, qui eux n'ont pas été greffés, mais qui ont démarré un traitement contre le VIH, très tôt, se retrouvent aussi dans un état de guérison apparente au bout d’un certain temps. C'est à dire que, bizarrement chez eux, même sans médicament, le virus ne refait plus surface. Ces guérisons apparentes restent mystérieuses mais intéressantes : ce sont des cas que la recherche étudie de très près, pour tenter de copier ces phénomènes de blocage du virus.
En attendant, les médecins insistent sur l'efficacité de la prévention, et sur les traitements précoces car tout cela fonctionne : la prévention grâce au préservatif et aux Prep, des pilules préventives pour les personnes très exposées au VIH. Il faut aussi améliorer le dépistage pour pouvoir démarrer les traitements plus tôt. Actuellement un tiers des patients découvrent malheureusement leur séropositivité à un stade avancé.
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