Le billet vert. Comment traiter et réutiliser le CO2 issue de l’industrie ?
Gérard Feldzer et Bertrand Piccard nous livrent quelques-unes des 1000 solutions économiquement viables et écologiquement responsables labellisées par la fondation Solar Impulse. Aujourd’hui, deux solutions permettant de traiter le CO2 émis par le secteur de l’industrie
Après le succès du premier tour du monde en avion solaire, Bertrand Piccard a créé la Fondation Solar Impulse, qui propose de sélectionner 1000 solutions rentables pour la protection de l’environnement, un programme reconnu par l’ONU.
Un secteur énergivore
L’industrie, avec 21 % de la consommation nationale d’énergie finale, est le 3e secteur consommateur d’énergie après le résidentiel et le transport. Les structures qui nous intéressent ici sont ces hautes cheminées, comme celles des incinérateurs de déchets, qui rejettent dans l’atmosphère, non seulement des gaz toxiques, mais aussi de la chaleur. On appelle cela de la “chaleur fatale”. Cette chaleur est générée, par exemple, lors du fonctionnement d’un four. Seul environ 30% de l’énergie du combustible est utilisé pour produire de la chaleur utile au process de cuisson, laissant environ 70% de chaleur fatale, donc potentiellement récupérable.
Récupérer les calories perdues
La fondation Solar Impulse a labellisé une solution proposée par Terraosave, qui récupère cette chaleur, tout en traitant les gaz toxiques. La technologie se présente sous la forme d’un échangeur qui capte l’énergie thermique et la restitue dans des locaux de voisinage."Il y a un incinérateur de déchets à Dunkerque, où le système a permis de réduire de 97% l’émission de particules fines et de 70% les oxydes d’azote. Il est rentabilisé par la récupération d’énergie, ce qui réduit la facture énergétique de tout le bâtiment. Cela permet de diminuer les émissions de Co2 et de vapeur dans l’atmosphère et ça dépollue l’air extérieur par le lavage des fumées. On est dans une situation gagnant-gagnant." Bertrand Piccard
En attendant l’hydrogène vert
Dans le même esprit, l’hydrogène est souvent considéré comme une des énergies de l’avenir. Pourtant, son mode de fabrication reste encore un frein à son développement, puisque, pour l’instant, il est extrait essentiellement du gaz naturel. En attendant l’hydrogène vert, fabriqué exclusivement à partir d’énergies renouvelables, la fondation Solar Impulse a labellisé un système de neutralité carbone, le CO2 étant capté puis restitué. La technologie CryoCAP consiste à comprimer et à sécher les gaz d’échappement émis durant la production industrielle et à les transférer vers une unité cryogénique.
Les techniques de condensation (passage de l'état de gaz ou de vapeur, à l'état liquide) et de distillation sont ensuite utilisées pour séparer le CO2 des autres composants."Cryocap, une spin-off d’Air Liquide, propose de réabsorber le Co2 dans les unités de production d’hydrogène. Cela permet de le comprimer et de l’épurer. Il peut ensuite être réutilisé de manière industrielle. On est de nouveau dans des boucles vertueuses et efficientes". Bertrand Piccard
Réutilisé par d’autres industries, comme l’agro-alimentaire, ce CO2 constitue une source de froid extrêmement puissante et pratique, qui trouve des débouchés variés dans la production et le transport de denrées alimentaires.
Pour en savoir plus sur Cryocap cliquez ici
Pour en savoir plus sur Terraosave cliquez sur la vidéo ici :
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