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Le billet vert. En montagne, les plantes gagnent du terrain

Le billet vert est consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Et cela affecte tous les pans de notre société.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des marguerites des Alpes. (GETTY IMAGES)

Les plantes s’adaptent au réchauffement. Et certains scientifiques ont un œil sur ces montagnes qui passent lentement du blanc au vert. C’est toujours spectaculaire d’autant qu’on est sur les pentes du Mont-Blanc, à 2 300 mètres, devant le glacier des Pèlerins. Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus impressionnant aujourd’hui dans cette montagne. 

Le plus marquant se voit à peine. C’est ce que documente Brad Carlson. Il est écologue au Centre de recherche sur les écosystèmes d’altitude (Crea). Il regarde comment les plantes réagissent au réchauffement climatique qui est particulièrement fort dans les Alpes. C’est une histoire de frontières qui bougent très lentement à nos pied, dans les cailloux : "Ce que l'on observe devant nous, c'est ce que j'appelle l'entre-deux, où le glacier s'est retiré ces dernières années et les plantes commencent à arriver mais c'est encore une phase très préliminaire où il y a peu de recouvrement. On parle de plantes qui font 2 cm, 5 cm grand maximum. Avec le temps, il va se coloniser, comme il y a plusieurs milliers d'années dans le fond de la vallée de Chamonix."

Dans ces plantes, on peut trouver des marguerites des Alpes, des silènes acaules, des renoncules de glaciers. Avec le réchauffement, elles remontent de 30 mètres par décennie. Elles participent au verdissement des montagnes constaté par Brad Carslon grâce aux relevés de terrains et aux images satellites : "Ici, dans le massif du Mont-Blanc, c'est une dynamique particulière avec cette calotte glacière qui est très établie mais on voit le lien entre ce monde végétal qui grignote la partie englacée, qui monte de plus en plus." La migration des plantes est générale. Elle touche les arbres, les arbustes, les petites plantes. Elle devrait fondamentalement transformer la physionomie de la montagne dans les décennies à venir.

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