Le billet vert. L'industrie du tourisme et l'écologie
Cette semaine s’est déroulé à Paris porte de Versailles TOP résa, le plus grand salon au monde de l’industrie du tourisme, une activité économiquement importante, mais est-elle écologiquement soutenable ?
Avec 1,4 milliard de touristes qui se sont déplacés l’an dernier, cela génère certes 10% des emplois, mais aussi 8% des émissions de gaz à effet de serre. Et le transport aérien y a sa part ! C’est pourquoi les compagnies aériennes réagissent pour réduire leurs émissions. Air France a annoncé lors de ce salon Top résa des mesures assez ambitieuses, notamment une compensation à 100% des émissions de CO2 pour les vols domestiques. Certains diraient que c’est un permis de polluer, une sorte de green washing.
Le trafic mondial devrait doubler dans 15 ans pour atteindre plus de 8 milliards de passagers
Mais les compagnies aériennes se sont engagées à maintenir le niveau de leurs émissions en dessous de celui de 2020 ; et si elles n’y arrivent pas, elles s’engagent à acheter des programmes de compensation carbone, notamment par la plantation d’arbres. D’où une éco taxe qui va démarrer le premier janvier prochain, voulue par les gilets jaunes.
Le secteur accepterait volontiers cette eco taxe si elle était affectée au développement d’une aviation moins polluante et moins bruyante. Par ailleurs l’ensemble des taxes appliquées aux seules compagnies françaises crée un déséquilibre dans un marché très concurrentiel. Ce qui est une des causes, pas la seule, du récent dépôt de bilan de XL Airways et Aigle Azur.
Les avions de ligne consomment de moins en moins de carburant au 100Km
En quelques années, en tant que pilote de ligne, je suis passé du Boeing 747, avec une consommation de 8 litres au 100 kilomètres par passager, à l’Airbus à moins de 4 litres, et on tend vers les 2 litres. Et on a de la marge, par exemple en adoptant le roulage en électrique proposé par Safran.
Rien qu’à Roissy, on gagnerait en émissions autant que toutes les voitures sur le périphérique ! Et enfin se voir proposer un weekend à Lisbonne bradé à 50 euros par les compagnies low cost, indirectement subventionnées et exonérées de charges diverses, dont celles des salaires, n'est pas le meilleur mode de consommation.
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