Le billet vert. L' lnterceptor, le bateau anti-pollution
Après le succès du premier tour du monde en avion solaire, Bertrand Piccard a créé la Fondation Solar Impulse qui propose de sélectionner 1000 solutions rentables pour la protection de l’environnement, un programme reconnu par l’ONU
L’Océan déborde de plastique
Nous avons souvent parlé ici même, dans le billet vert, de l’état de santé de nos océans envahis par les plastiques. Les chiffres sont alarmants, avec 19 tonnes qui entrent dans les océans chaque minute. Le coût économique de la pollution marine est estimé entre 6 et 19 milliards de dollars. Notons par ailleurs que les pays riches, non seulement consomment 20 fois plus de plastiques que les pays pauvres, mais qu’ils exportent vers ceux-ci 10 à 20 % de leurs déchets."La pollution marine détruit le tourisme et les écosystèmes, diminuant la rentabilité de la pêche. C’est un coût qui est toujours reporté sur d’autres : ceux qui polluent ne sont pas directement impactés par ces coûts. C’est le règne de l’égoïsme et c’est la loi de la jungle".
La seule façon d’inverser cette tendance, à considérer que l’océan est une poubelle sans fin, ce serait de freiner l’utilisation des emballages plastiques ou des produits à usage unique, comme on l’a vu lors de la crise du Covid-19. Mais, en attendant, le recyclage sera d’autant plus efficace qu’on lui donnera de la valeur. "Ce qu’il faut faire aujourd’hui, c’est parvenir à considérer les déchets plastiques comme des ressources qui ont une valeur. Des solutions qui ont été labellisées à la fondation Solar Impulse, permettent de valoriser les déchets. Il y a beaucoup à faire pour faire comprendre au monde que le déchet plastique a une valeur et qu’il ne faut pas le jeter dans les océans".
Une origine terrestre
Environ 1000 fleuves dans le monde sont responsables à 80% de cette pollution marine. Notre solution du jour est l’Interceptor, un catamaran 100% solaire, qui récupère les déchets. Développé par un Hollandais de la société Ocean Cleanup, elle ambitionne de nettoyer les océans en se rapprochant des embouchures des fleuves, source de la pollution des océans.
L’Interceptor c’est une embarcation autonome d’extraction de plastique, 100% solaire, qui peut fonctionner partout dans le monde, 24h/24 et 7j/7.
Comment ça marche ?
Le courant de la rivière guide les déchets le long d’une barrière reliant la berge à l’Interceptor. Les déchets passent sous le pont et sont récupérés par un tapis roulant installé entre les deux flotteurs, qui les envoie dans six bacs à ordures. L’embarcation peut récolter jusqu’à 50 mètres cubes de déchets par jour. Une fois que les bacs à ordures disposés sur une barge à l’intérieur de l’Interceptor sont pleins, les opérateurs locaux sont alertés pour venir les collecter.
Les 400 millions de tonnes de plastique produites chaque année dans le monde, soit 53 kg par habitant, sont à l’origine de 2 milliards de tonnes de CO2, soit 6% du total. Par ailleurs, cette pollution est aussi un problème de santé publique car, en fin de chaîne, le plastique, décomposé en petites particules consommées par les poissons, se retrouve dans nos assiettes.
Lien vidéo expliquant le fonctionnement : https://www.youtube.com/watch?v=EkQLwcYhBu4&feature=emb_logo
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