Le billet vert. Les stations de montagne se cherchent un avenir soutenable
Alors que les vacances de février démarrent ce vendredi pour une partie des Français, les stations de ski espèrent faire le plein. Mais entre manque de neige et douceur des températures, elles se posent de plus en plus de questions sur leur avenir.
Il y a des endroits avec des noms prédestinés. La station de ski Val Pelouse porte par exemple bien son nom puisqu'aujourd'hui la neige s'y fait rare. Conséquence : elle fait partie des quelque 169 stations françaises qui ont fermé depuis les années 1950, selon la thèse de Pierre-Alexandre Métral, de l'université de Grenoble. Il existe même un site qui répertorie ces stations fantômes.
Dans la moitié des cas, c'est bel et bien le manque de neige et le redoux qui ont conduit à la désertion de ces stations. Les climatologues et scientifiques l'affirment, il fait de plus en plus chaud. Le mois de janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Et vous vous en doutez : chaleur et neige ne font pas bon ménage, même avec des canons à neige.
VTT et animations pour enfants pour pallier le manque de neige
Cette tendance au réchauffement fait remonter la limite pluie-neige en altitude et fait donc ses premières victimes dans les petites stations situées en-dessous de 2 000 mètres. Celles qui n'ont qu'un ou deux téléskis et donc pas beaucoup de clients. Le manque de neige plusieurs années de suite est vite fatale pour elles.
Pour survivre et attirer des clients, elles se diversifient. La station de Drouzin-le Mont, au-dessus de Thonon-les-Bains, a par exemple décidé de parier sur la montagne douce. Elle a démonté ses télésièges pour proposer des pistes de VTT, des raquettes, des animations pour les enfants. La station peut à présent vivre toute l'année et plus seulement l'hiver.
Des efforts pour l'environnement
En revanche dans les grande stations, où il y a par définition beaucoup plus d'argent et d'emplois en jeu, c'est aux grands maux les grands remèdes. On construit des lacs artificiels de plus en plus haut, mais on cherche aussi à réduire la pollution en faisant des navettes de transport en commun ou en offrant des réductions sur les forfaits pour ceux qui viennent en covoiturage. On mutualise aussi les dameuses, on produit une électricité de manière renouvelable... À Serre-Chevalier, dans les Hautes-Alpes, les remontées mécaniques fonctionnent grâce au solaire et aux éoliennes. Face à ces enjeux, Domaines skiables de France a appelé à la mobilisation générale pour un grand plan d'investissement.
Des mauvais élèves parmi les stations
Pour la FRAPNA, il n'y a pas que l'impact climatique qu'il faut réduire mais aussi l'impact sur la biodiversité. L'association alerte sur les méga-projets d'hôtels, de liaisons, de retenues d'eau. Elle pointe également du doigt des chantiers comme ceux menés à l'Alpe d'Huez, qui a fait sauter des pans de montagne à la dynamite pour faire des pentes moins raides.
Quand les stations captent toutes de plus en plus d'eau, qui ne redescend plus dans les rivières en aval pour les poissons ou encore quand elles installent des liaisons entre elles alors que les montagnes étaient vierges de tout bruit, ils grincent des dents et attaquent au tribunal.
Les Français se désintéressent du ski
Les stations cherchent à préserver les 120 000 emplois et les deux milliards d'euros qu'elles rapportent à la balance commerciale, mais leurs investissements coûtent aussi de plus en plus cher. Les prix s'en ressentent. Si la clientèle est aujourd'hui mondiale, le ski perd en popularité auprès des Français.
D'autres associations, comme Mountain Riders, choisissent de saluer les stations qui font des efforts en distribuant des flocons verts. C'est le cas de Valberg, dans les Alpes du sud, qui réserve des zones de quiétude aux oiseaux comme les grands tétras.
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