Le billet vert. Tara Océan, bien plus qu'une expédition scientifique
Alors que les scientifiques de l'expédition Tara s'apprêtent à remonter le fleuve Tibre à la recherche des origines de notre pollution plastique, leurs travaux ont eu de nombreuses retombées ces dix dernières années.
Ces grandes expéditions scientifiques autour de la planète, comme celle de Tara Océan, servent à améliorer la connaissance et à aller voir des zones inconnues. Mais quand on sait qu'il y a des plastiques dans la mer et que l'océan se réchauffe, y a-t-il besoin de dépenser encore de l'énergie à aller chercher ? Tara Océan, qui fait escale mercredi 4 septembre à Porto Cervo, en Sardaigne, avant de remonter le fleuve Tibre à la recherche des origines de notre pollution plastique, a accueilli 40 000 élèves et formé 800 professeurs ces trois dernières années.
Susciter des vocations
Après une visite de la goélette à Lorient (Morbihan), Nathalie Mahot, professeur en sciences de la vie et de la terre (SVT) dans la Morbihan, a par exemple décidé de créer avec d'autres enseignants de son lycée un cours intitulé "À la manière de Tara". Au programme : sortie en mer près de l'île de Groix où les scolaires traquent le zooplancton dans des filets, analyses en laboratoire, comparaison d'échantillons, calculs et rédaction d'un article. Comme le font les scientifiques de Tara. L'enseignante Nathalie Mahot a ainsi passé le virus de la science à plus d’une trentaine d’élèves et l’une d’elle s’est même lancée dans des études d’océanographe.
Tara aide aux changements de pratiques
L'équipe de Tara est également sollicitée par des entreprises et des collectivités pour améliorer notre environnement. La Compagnie nationale du Rhône, qui gère des barrages notamment, a décidé de s’inspirer de son protocole de recherche pour ausculter les eaux du fleuve et y traquer les polluants, pour voir si elle ne doit pas changer sa façon de produire.
À Toulon, les chercheurs aident les élus à se pencher sur les stations d'épuration. Ils ont prouvé que nos microplastiques venaient énormément du lavage de nos vêtements qui passent les grilles des stations. Les collectivités cherchent désormais des moyens pour améliorer les filtres. Ce projet appelé "Médiplast" est un levier très intéressant pour améliorer la santé de la Méditerranée.
Une recherche ouverte aux plaisanciers
Tara a transformé une goélette polaire de 36 mètres en un mini laboratoire flottant. Elle a accueilli des dizaines de scientifiques comme Valérie Barbe qui estime que la collaboration entre les chercheurs de différentes disciplines et le partage des données a énormément enrichi son travail.
Tara vient également de lancer une opération de sciences participative pour tous les plaisanciers qui le souhaitent. À travers un petit protocole assez simple, on demande aux plaisanciers de faire des prélèvements lors d’une sortie en mer et de les envoyer à la station océanographique de Roscoff (Finistère). Cette opération s'intitule "Plancton Planet", comme pour rappeler l’importance de ce petit organisme pour notre vie sur Terre.
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