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Le billet vert. Une délicate opération d'évacuation à l'usine Lubrizol à Rouen

Il faut bientôt évacuer les fûts de produits chimiques encore au milieu des décombres de l'usine de Rouen qui a brûlé le 26 septembre dernier. Sous une tente étanche, un robot pince va venir traiter ses bidons noircis par les flammes.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les décombres de l'usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le 26 septembre 2019. (MAXPPP)

Un robot pince va venir traiter les bidons noircis par les flammes dans l'usine Lubrizol de Rouen détruite lors d'un incendie il y a presque un mois.

Est ce que vous connaissez le mikado ? Ce jeu qui consiste à enlever des baguettes sans faire tomber toutes les autres. Imaginez qu'il est pratiqué avec des fûts de produits chimiques enchevêtrés les uns dans les autres. En plus, vous ne jouez pas directement avec la main mais vous pilotez un robot équipé d'une pince. Cette délicate opération va commencer en début de semaine prochaine. Un robot va aller attraper les fûts encore présents sur le site, dont 160 posent vraiment problème parce qu'en chauffant, ils ont dégagé du mercaptan et de l'hydrogène sulfuré : des gaz odorants et nocifs. Il faut donc bien faire attention lorsqu'on va les traiter de ne pas tout faire tomber. Jusqu'à présent ces fûts étaient arrosés par des brumisateurs pour capter les polluants et pas question de les approcher sans combinaison et masque de protection. 

Cette opération va durer plusieurs semaines

Une immense tente blanche recouvre ces fûts. Elle fait 1 400 m2 et l'air y est filtré : la seule façon de pouvoir travailler à l’intérieur sans polluer l'extérieur. Cette tente va être reliée par plusieurs centaines de mètres de tuyauterie à des colonnes de lavage, sorte de bains d'eau de soude et de javel pour bloquer et traiter les polluants. Ensuite, sous cette tente, le robot pince va vider les fûts en quelque sorte dans une benne pour séparer solides et liquides. Ensuite les résidus seront brûlés dans un incinérateur de déchets dangereux. Il y en avait un juste à coté mais il est à l'arrêt depuis l'incendie. Le plus proche ensuite se trouve donc au Havre. On voit donc que la gestion post-accidentelle de Lubrizol va sans doute durer des mois en attendant on ne sait toujours pas ce qui a pu provoquer cet incendie.

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