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Les invasions biologiques coûtent aussi cher que des catastrophes naturelles, d'après une étude du CNRS

C'est un calcul réalisé par des scientifiques du CNRS et de l’université de Paris Saclay : sur les 40 dernières années, les invasions biologiques ont été aussi coûteuses que toutes les tempêtes, ou que tous les tremblements de terre, ou encore que toutes les inondations.
Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
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Temps de lecture : 2min
Des frelons asiatiques qui attaquent des abeilles devant une ruche. Image d'illustration. (ARNAUD CHOCHON / HANS LUCAS / AFP)

On peut citer le cas du frelon asiatique qui dévore les pollinisateurs, ou des termites qui s'attaquent au bois dans les constructions, ou encore des moules zébrées aux Etats-Unis qui ravagent à la fois les coques des bateaux ou les canalisations en s’installant dessus. La mondialisation de l'économie a augmenté le transfert d'espèces animales ou végétales d’un pays à l'autre.

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Or, une petite partie de ces espèces importées, lorsqu'elles s’installent sur un territoire qui n’est pas leur milieu d’origine, peuvent devenir envahissantes et causer de gros dégâts, aussi bien sur les écosystèmes que sur les infrastructures. Ces espèces exotiques envahissantes peuvent également nuire à la santé, en provoquant des allergies ou en transportant des virus comme le moustique tigre, ou bien provoquer des baisses de rendements agricoles.

1000 milliards d'euros sur les 40 dernières années

L'ensemble des pertes financières et des dégâts causés par ces invasions biologiques a pu être estimé par des chercheurs du CNRS et de l’université de Paris Saclay : sur les 40 dernières années, la facture s'élève à plus de 1000 milliards d’euros. Cela signifie que, depuis 40 ans, les invasions biologiques ont été aussi coûteuses que toutes les tempêtes, ou que tous les tremblements de terre, ou encore que toutes les inondations. Elles ont aussi été plus coûteuses que toutes les sécheresses sur terre depuis 1980. Ces résultats ont été obtenus grâce à la base de données du programme de recherche Invacost, qui recense à ce jour plus de 13 500 coûts aux invasions biologiques dans le monde. 

Même s'il est trop tard pour bloquer l'installation du moustique tigre ou le frelon asiatique, sur notre territoire, "il vaut mieux prévenir que guérir pour la suite", rappelle Franck Courchamp, chercheur au CNRS et l'un des auteurs de ces travaux, "car ce coût des invasions biologiques augmente actuellement plus rapidement que celui induit par les catastrophes naturelles". 

Il faut donc investir davantage dans la détection précoce, renforcer la législation et les contrôles. On compte déjà en France plus de 2 700 espèces exotiques introduites, et en moyenne six nouvelles espèces envahissantes débarquent dans chaque département, tous les dix ans selon l’Office Français pour la Biodiversité.

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