Paris 2024 : la baignade dans la Seine sera-t-elle vraiment possible à l'occasion des JO ?

Un mois jour pour jour avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, les résultats des analyses montrent tous une présence trop importante d’Escherichia Coli et d'entérocoques dans l'eau de la Seine. Les concentrations de ces bactéries dépassent les seuils recommandés.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le "test event" de nage en eau libre prévu à l'été 2023 a du être annulé en raison de la qualité insuffisante de l'eau de la Seine,  le 17 aout 2023. (LP/OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

À un mois de la cérémonie d’ouverture, mercredi 26 juin, les derniers prélèvements réalisés sèment le doute sur la possibilité de réaliser les épreuves prévues lors des Jeux olympiques. Qu’il s'agisse des résultats des prélèvements publiés cette semaine par l’association Surfrider ou des dernières analyses officielles rendues publiques vendredi par la préfecture d’Île-de-France, le constat est le même : à un mois de l'échéance, la Seine reste impropre à la baignade en raison d’une présence trop importante d’Escherichia Coli et d'entérocoques. Des bactéries qui pourraient nuire à la santé des athlètes, en provoquant des troubles intestinaux. 
 
Les concentrations de ces bactéries dépassent les seuils recommandés à la fois par l’Agence régionale de santé et ceux retenus par les fédérations internationales de triathlon et de natation pour autoriser les épreuves. L’État et les collectivités locales ont pourtant investi plus d’un milliard d'euros pour rendre la Seine propice à la baignade. De nouvelles installations ont été mises en place pour stocker et décontaminer les eaux pluviales avant qu'elles ne soient rejetées dans la Seine. Le bassin de rétention d’Austerlitz construit en plein Paris, vient notamment d’entrer en service. Il y a aussi eu un effet la modernisation des stations d'épuration et la suppression progressive de ce qu'on appelle des canalisations non conformes qui déversaient directement des eaux sales dans la Seine. Quelque 250 péniches ont notamment été raccordées au tout-à-l’égout. 
Tout cela devrait permettre d'avoir une bonne qualité de l'eau de la Seine dans des conditions estivales. 

Jamais autant de pluie depuis 30 ans 

La météo pluvieuse exceptionnelle de ce printemps a posé problème. La pluie se mêle parfois aux eaux usées, ajoutez à cela le déficit d'ensoleillement et donc d'ultraviolets, qui ont une action décontaminante, tous ces éléments ont eu une action sur la dégradation de la qualité de l'eau de la Seine. Il n’a jamais autant plu autant en avril et en mai depuis 30 ans indique la préfecture d’Île-de-France.

Malgré tout, les autorités restent à ce stade optimistes pour la tenue des épreuves olympiques, et comptent sur le retour d’une météo de saison, qui pourrait encore permettre une amélioration de la qualité de l’eau d’ici à la première épreuve de triathlon, prévue le 30 juillet. Au-delà de la qualité de l’eau, il faudra aussi que le débit de la Seine se réduise. Actuellement le fleuve affiche un débit  de plus de 300 mètres cubes  par seconde, c’est trois fois plus que ce qui est recommandé pour la sécurité des baigneurs. 

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