Plan Ecophyto : les indicateurs de mesure de quantité de pesticides divisent agriculteurs et associations environnementales

Alors que le plan Ecophyto est mis en pause, les syndicats d'agriculteurs, les associations environnementales et les ministères respectifs se retrouvent lundi pour tenter de se mettre d'accord sur les quantités de pesticides pulvérisés dans les champs.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un agriculteur pulvérisant des produits phytosanitaires dans un champ près de La Rochelle en février 2024. (XAVIER LEOTY / MAXPPP)

Les discussions entre les parties prenantes s'annoncent agitées, lundi 12 février, lors de la réunion du comité de suivi. Elles tournent principalement autour de l'indicateur NODU, pour nombre de doses unité. Cela fait 15 ans qu'il est utilisé dans le cadre du plan Ecophyto et il est calculé à partir des ventes de pesticides pour permettre de déterminer le nombre moyen de traitement à l'hectare. Par exemple, en 2021, le NODU était à 85,7 en France, soit l'équivalent de plus de 85 millions d'hectares traités.

Cependant, il est remis en cause par le FNSEA et le gouvernement, car pour eux, il a un biais majeur. En effet, il ne prend pas en compte la dangerosité des produits utilisés. Si l'on prend l'exemple d'un agriculteur, qui décide de changer de pesticide pour en prendre un moins nocif et donc moins efficace, il aura tendance à en épandre davantage. Or, le NODU va augmenter alors que le produit en question est moins dangereux.

Une autre critique est que cet indicateur est franco-français et il y a un risque de distorsion de concurrence. Le lobby des pesticides milite donc pour un changement de méthode, davantage basée sur la dangerosité que sur les volumes.

Des indicateurs contradictoires

C'est sur ce point que ça coince pour certaines associations environnementales, parce que le gouvernement envisage de reprendre l'indicateur européen, le HRi-1, pour indicateur de risque harmonisé. Selon des ONG comme Génération Futures, cet indicateur permettrait surtout au gouvernement de donner une illusion de baisse importante des pesticides.

En effet, si l'on regarde l'utilisation des pesticides pour la période 2011-2021, avec le NODU, on constate une hausse de 3% alors qu'avec le HRi-1, on a une baisse de 32%. Pour Génération Future, le NODU reste donc un indicateur fiable, qui répond au principal objectif d'Ecophyto de réduire de moitié la consommation de pesticides d'ici 2030.

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