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Près d’un tiers des hommes seraient porteurs d’un papillomavirus, selon une étude

Les principaux touchés sont les plus jeunes, entre 25 et 29 ans, contaminés dès les premiers rapports sexuels, selon une étude publiée par la revue scientifique "The Lancet", qui confirme que la prévention devrait aussi passer par eux.
Article rédigé par franceinfo, Bérengère Bonte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les infections au HPV, en majeure partie sexuellement transmissibles, sont généralement sans gravité, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer: (KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRA / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)

La prévention contre le papillomavirus, ce virus sexuellement transmissible qui peut se transformer en cancer, devrait passer aussi par les hommes : selon une étude publiée par la revue scientifique The Lancet, près d’un tiers d’entre eux seraient porteurs du virus contre lequel seules les jeunes filles étaient vaccinées en France jusqu'en 2021.

Or ces chercheurs de l'Institut catalan d'oncologie en explorant 65 études dans 35 pays concluent que : 31% des hommes dans le monde sont porteurs d’un ou plusieurs papillomavirus. Et pour les plus à risque, ceux qui peuvent provoquer des cancers, c'est un homme sur cinq (21%).

>> Trois questions sur les papillomavirus humains, qui peuvent provoquer des cancers... y compris chez les hommes

Les principaux touchés sont les plus jeunes, entre 25 et 29 ans, contaminés dès les premiers rapports sexuels par le "HPV" qui est l'abréviation anglaise pour "human papillomavirus"... et donc "réservoir de contamination" comme l'écrit le Lancet.

Le virus à l’origine de 69 400 cas de cancer chez les hommes

Le principal cancer généré est celui du col de l'utérus, pour la femme, causé à 100% par le HPV. Plus de 340 000 décès chaque année dans le monde. Chez l'homme, le Centre international de recherche sur le cancer avance le chiffre 69 400 cas de cancer du à un papillomavirus : bouche, gorge, et toutes les zones ano-génitales : anus, pénis, vulve, vagin notamment.

En fait, les HPV (il en existe environ 150) infectent la peau et les muqueuses lors des contacts intimes. Le plus souvent, cela disparaît dans les deux ans, mais 10% de ces virus à peu près sont à hauts risques, chez l'homme comme chez la femme. Et comme la contamination est possible par la peau, le préservatif ne suffit pas : on peut d'ailleurs l’attraper sans pénétration. Avec, en sus, des verrues qui surgissent, qui ne sont pas toujours visibles à l’œil nu... mais sont très contagieuses… A l'échelle d'une vie, les chercheurs considèrent que 80% de la population sera contaminée au moins une fois.

Une seule solution : le vaccin avant la vie sexuelle

A ce jour, il n’y a vraiment que le vaccin qui s’avère efficace. Encore faut-il l’administrer très tôt, bien avant le début de la vie sexuelle, pour assurer une plus forte immunité. La contamination se produit durant les premiers rapports : il s’agit donc de vacciner dès l’âge de 11 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. Et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, davantage exposés à l’infection. Mais ensuite, on considère que c’est trop tard.

A la rentrée de septembre, tous les élèves de 5e, filles comme garçons, vont se voir proposer gratuitement deux injections, l’une à l’automne et l’autre au printemps. L’objectif du gouvernement est que 80% de cette classe d'âge soit vaccinée d'ici 2030. A la fin de l’année 2021, seulement 45% des filles de 15 ans étaient vaccinées, contre 6% chez les garçons.

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